scénario : Jean-Michel Charlier
dessin : Michel Tacq
éditions : Dupuis
date de sortie : Juillet 2014
genre : Aventure
Poulain, Tapir, Mouche, Chat et Faucon… Si cette énumération ne vous évoque qu’une ménagerie, empressez-vous d’acquérir l’intégrale de La Patrouille des Castors pour découvrir les cinq personnages scouts les plus appréciés des lecteurs du Spirou de 1954 à 1993. Quant aux fidèles, c’est certainement avec bonheur que vous retrouverez la troupe rassemblée au grand complet par Dupuis dans cette 5e intégrale.
C’est en effet avec un réel plaisir quelque peu teinté de nostalgie que l’on se plonge dans les aventures humanistes de nos cinq compères dont les deux dyptiques formés par les 17, 18, 19 et 20e tome nous invitent tout d’abord à un voyage aux confins du pays de la mort avant de pénétrer dans les entrailles terrestres…
A côté des intrigantes péripéties des Castors menées de mains de maitre par le scénariste Jean-Michel Charlier et tout aussi bien mises en traits par Michel Tacq, les éditions Dupuis proposent un supplément introductif permettant de percer le mystère de la création de la série.
On y apprend les raisons expliquant la longue absence de La Patrouille sur les étals littéraires sévissant, au grand dam des bédéphiles, de 1967 à 1971. Celle-ci se justifie entre autres par une séparation juridique difficile avec World Presse, autrefois intermédiaire entre les auteurs de la BD et les éditions Dupuis ainsi que par un Jean-Michel Charlier très demandé qui ne délivre ses scénarios qu’au compte goute à un MiTacq excédé d’attendre. Voilà de quoi comprendre les tensions opposant le scénariste et le dessinateur qui aboutiront bientôt sans doute à la fin de leur collaboration…
Si elles sont ornementées de brouillons et esquisses permettant surtout de comprendre le travail fourni par le dessinateur (le travail de Charlier est moins mis en évidence, comme si les éditions prenaient déjà parti pour MiTacq), on regrette que ces explications ne se cantonnent qu’à la genèse de la série plus que sur son contenu. Hormis un parallèle avec l’actualité mondiale et l’un ou l’autre rapprochement physique entre un proche de MiTacq et un personnage, l’univers de la patrouille n’est en effet pas réellement abordé dans ce tome.
Enfin, l’agencement entre un texte introductif peu dynamique, les divers documents appuyant les informations qui y sont contenues et leur légende n’est pas des plus évidents tandis que l’on aurait souhaité pour cette remise à l’honneur de la série une collection plus luxueuse, notamment au niveau du choix du papier et de la reliure. Heureusement, pour La Patrouille des Castors, scouts ou pas, on est toujours prêt !