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    Noir burlesque, seconde partie

    Scénario : Enrico Marini
    Dessin : Enrico Marini
    Éditeur : Dargaud
    Sortie : 10 novembre 2022
    Genre : Roman graphique, polar

    Enrico Marini, l’auteur de GipsyRapacesLe Scorpion ou Aigles de Rome rendait un très bel hommage aux films américains de années 50, un univers rempli de truands stylés, de petites frappes et de femmes fatales avec son album Noir burlesque. Récemment, le deuxième tome de ce diptyque est paru, un ouvrage qui clôt en beauté ce polar de haute volée.

    Pour Slick, les choses ne s’arrangent pas. Jusqu’à présent, il avait affaire aux truands irlandais. Mais cette fois, il change de dimension : le voilà confronté à la mafia italienne. Rex, pour qui il n’avait travaillé qu’une seule fois, lui demande à présent de voler une œuvre d’art : le portrait de la mère du boss sicilien, peint par Picasso lui-même. Dans un monde idéal, Slick prendrait le large avec Caprice, la femme de sa vie. Mais nous ne sommes pas dans un monde idéal et la violence semble la seule issue possible pour retrouver un semblant de calme.

    Un film sur papier

    Comme à son habitude, Marini nous rend une copie parfaite au niveau du graphisme, les vues urbaines truffées de gratte-ciel sont à couper le souffle, les grosses voitures aux courbes extravagantes nous rendent nostalgiques et les personnages au style inimitable semblent tout droit sortis d’un film de Billy Wilder. En omettant les dialogues et en se concentrant uniquement sur les images, on pourrait facilement s’imaginer au cinéma tant l’ambiance de ces années-là, telle que l’on se l’imagine, est bien retranscrite.

    Et dans le film imaginé par Enrico Marini, les truands ont la gâchette trop facile, laissant derrière eux un nombre incalculable de cadavres, le héros sur la voie de la perdition semble difficilement pouvoir échapper à son destin et l’héroïne, toute bimbo qu’elle peut paraître, n’est pas loin de tirer les ficelles de cette tragédie.

    Lire Noir burlesque, c’est vouloir se plonger pour quelques heures dans cet American Way of Life tel qu’il a de plus iconique, violent et glaçant. C’est s’imaginer en truand aux costumes impeccablement coupés ou en femme fatale, faire vivre la nostalgie quelques heures de plus. Aux amateurs de polar et films noirs, on ne peut que le conseiller.

    Vincent Penninckx
    Vincent Penninckx
    Responsable BD

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