De Marc Moulin. Mise en scène d’Achille Ridolfi. Avec Nathalie Uffner, Aurelio Mergola, Emmanuel Dell’Erba, Nicole Oliver, Ariane Rousseau. Du 24 novembre au 31 décembre 2022 au Théâtre de la Toison d’Or (TTO).
Drôle, piquant, moqueur, tendre, charmant, féroce, enfantin. La pièce L’ascenseur qui se joue actuellement au TTO possèderait de multiples qualificatifs mais celui qui nous restera à l’esprit sera : SUCCULENT.
C’est l’histoire de quatre personnages qui en se rendant à l’anniversaire de leur amie, Joelle, se retrouvent piégés dans l’ascenseur de l’immeuble tombé en panne. On se doutait des différents ressorts comiques qui pouvaient ressortir de ce genre de situations rocambolesques. Les masques sociaux de nos différents protagonistes allaient fondre comme neige au soleil à mesure que leur durée d’enfermement progresserait. On s’en doutait, oui, mais pas comme ça…
Un casting d’enfer
Ce qu’il faut souligner surtout dans cette pièce, c’est le jeu des différents comédiens sur scène qui était diabolique de précision et d’humour. On ressentait l’amusement qu’ils avaient à ainsi incarner ces personnages très caricaturaux et ce plaisir était tellement communicatif. Au point où durant toute la pièce, on reste accroché à leurs lèvres. Les nôtres, figées dans un constant rictus amusé, en attente de leur prochaine explosion. La scénographie, quant à elle, fait transparaitre l’atmosphère d’un labyrinthe d’acier, de ces chemins qui se croisent et se décroisent. Illustration de l’incompréhension des uns par rapport aux autres. L’ascenseur est présent au centre de la scène comme l’autel sur lequel nos personnages sacrifieront le paraitre pour revenir à leur nature primaire.
« Taisez-vous, Steve ! »
Les dialogues et l’histoire sont un éloge impertinent au mauvais gout. On y voit presque une patte qui ressemblerait à la troupe du Splendide et à leur célèbre Le Père Noël est une ordure en moins censuré, plus piquant et décomplexé. On ne peut que souligner les punchlines de nos interprètes et ce personnage de Joëlle dont le contrepied narratif vient attiser les délires et titiller les limites de nos personnages. Avec un final que je tairai mais qui permet de finir sur une compréhension de la pièce à un niveau supérieur.
L’ascenseur est typiquement le genre de comédie qui nous réjouit par sa folie, sa démesure, sa qualité et ses talents. Notre seule pensée à la sortie de la pièce fut : « Dommage, que c’était pas un film parce que j’aurais bien voulu le revoir demain ». Et ça… N’est-ce pas le sentiment que l’on espère secrètement ressentir dès que l’on franchit les portes d’un théâtre ?