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    Calvary de John Michael McDonagh

    calvary affiche

    Calvary

    de John Michael McDonagh

    Comédie, Drame

    Avec Brendan Gleeson, Chris O’Dowd, Kelly Reilly, Aidan Gillen, Dylan Moran

    Sorti le 1er octobre 2014

    Lors d’une confession dominicale, le prêtre James Lavelle se fait menacer de mort par une de ses ouailles. La semaine qui suit, il hésite quant à la manière de gérer la situation, tout en étant plus que jamais confronté à la corruption morale dont souffre sa communauté.

    Calvary est une grande réussite cinématographique. Le film mélange habilement différents genres : le thriller, le drame, la comédie (noire), en y puisant chaque fois le meilleur. Malgré une allure de fable, l’intrigue se déroule à notre époque et aborde le sujet des abus sexuels si longtemps cachés par l’église. Cependant, limiter Calvary à un film sur les crimes pédophiles de la religion catholique serait réducteur. Car c’est surtout une pépite de cynisme et d’humour noir.

    Berger d’une communauté où sévit la décadence morale, le prêtre James Lavelle est magistralement interprété par Brendan Gleeson (L’Irlandais, Bon baiser de Bruges) avec une barbe digne de recevoir un oscar à elle seule. Le manque d’humanité et d’intégrité de certains personnages les rend à la fois cocasses et effrayants. Chaque second rôle est savoureux, mais d’un goût douteux, du Dr Frank Harte (Aidan Gillen), chirurgien sans éthique et digne parent dérangé de Littlefinger dans Game of thrones, à Jack Brennan (Chris O’Dowd) dont la bêtise pourrait prétendre au titre de huitième péché capital, en passant par le Père Leary (David Wilmots) qui allie bonnes intentions, ignorance et préjugés, etc. Désabusés, ces personnages semblent sonner le glas de James Lavelle à chacune de leur réplique, cherchant sans cesse à prendre sa foi en défaut. Il y a aussi ces quelques personnages figurant une humanité blessée qui essaye de se reconstruire avec ou sans l’aide de Dieu, comme la fille du prêtre, Fiona Lavelle, jouée par la touchante Kelly Reilly, célèbre rouquine british de l’Auberge espagnole, ou encore Teresa, un petit rôle signifiant incarné par la Québécoise Marie-Josée Croze.

    Et alors que le spectateur est déjà conquis, le coup de grâce vient des paysages irlandais à la hauteur de leur réputation et d’une bande originale superbe. S’il est reparti sans nomination du festival de Sundance et de Berlin, Calvary n’en fait pas moins partie des meilleurs films de l’année.

    Caustique et poignant, il est à voir, absolument.

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