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    Fabian Le Castel : Le maboul schizophrène laisse la Belgique cent voix

    Après avoir fait partie des grands finalistes de l’émission Belgium’s Got Talent en 2013, Fabian Le Castel continue de faire rire le public belge avec Maboul à facettes, un spectacle pour tous les goûts, alliant folie et performance. Rencontre avec un imitateur talentueux à l’humour parfois caustique.

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    Vous êtes à l’affiche d’un nouveau spectacle intitulé Maboul à facettes dans lequel vous représentez une série de personnages. Pouvez-vous nous en parler en quelques mots ?

    Le titre est évocateur : je représente un maboul qui a plusieurs facettes. Je commence le spectacle en chantant une chanson de Tom Jones. Petit à petit et souvent au mauvais moment, plusieurs personnages, comme Christophe Maé par exemple, pointent le bout de leur nez. Je m’excuse auprès du public, je leur explique que je suis atteint de schizophrénie vocale galopante et que, pour y remédier, mon médecin m’a conseillé de me lancer dans le théâtre d’art et d’essai et de jouer devant un public test.

    Le spectacle représente, en quelque sorte, une thérapie de groupe avec le public où je dois évacuer des personnages pour me guérir. J’explique également comment se passe la vie quotidienne quand on est atteint de ce genre schizophrénie. J’essaye d’emmener le public dans plein d’univers différents pour plaire à tout le monde. Ça part dans tous les sens pendant une heure et demie et en général, après le spectacle, on me dit : « J’ai l’impression que ça a duré vingt minutes, je n’ai pas vu le temps passer ! »

    Vous disposez d’un répertoire contenant une centaine de voix. Comment avez-vous choisi les personnages que vous alliez imiter ?

    J’ai choisi des personnages qui font partie de l’actualité mais surtout ceux qui parlent à tout le monde. Il y en a qui sont très forts comme Jean-Claude Van Damme ou Jean-Marie Le Pen, qui font rire même sans vannes. Je fais beaucoup d’imitations chantées où je me mets dans la peau de certains chanteurs de la nouvelle génération mais j’explore également les grands classiques du rock et de la pop des années 50 à nos jours en imitant une série de personnages représentatifs comme Elvis Presley ou Placebo.

    Y-a-t-il des personnages que vous essayez d’ajouter à votre liste ?

    On essaye toujours de choper de nouveaux personnages. Pour le moment, certains sont inévitables comme Cyril Hanouna, par exemple. J’essaye aussi d’avoir de nouvelles personnalités de la scène politique belge. À chaque élection, il y a des personnages qui ressortent et il faut essayer de les attraper pour pouvoir les utiliser en radio.

    Vous passez d’une voix à une autre en très peu de temps tout au long de votre spectacle. N’est-ce pas un peu éprouvant ?

    Dans mon final, je change de voix très rapidement, ce qui impressionne les gens. Cela demande, bien sûr, énormément de travail mais une fois que l’on prend l’habitude et qu’on a la musique en tête, ça vient tout seul et naturellement.

    Comment vous y prenez-vous pour apprendre de nouvelles voix ? Quelle est votre méthode de travail ?

    En écoutant la radio dans ma voiture. Il y a des voix qui me viennent naturellement et d’autres qui demandent beaucoup d’entraînement comme celles d’Alain Bashung et de François Hollande, par exemple. Il faut les travailler et essayer d’en trouver d’autres qui en sont assez proches car, avec une voix de référence, on peut arriver à en faire plein d’autres en ajoutant un accent ou une intonation. J’ai également essayé de me frotter à certaines voix, comme celle de Freddy Mercury, pour après laisser tomber car je n’y arrivais pas.

    Est-ce que l’imitation est une passion que vous entretenez depuis votre enfance ?

    Oui, tout petit j’étais fan d’André Philippe Gagnon, un imitateur québécois. Il m’avait bluffé en faisant le saxophone et certaines voix anglo-saxonnes. Je trouvais ça impressionnant et je fais d’ailleurs référence à sa performance dans mon spectacle. J’étais également fan de Thierry Le Luron, qui est, selon moi, celui qui a amené l’imitation en France comme un spectacle, un art à part entière.

    Vous vous êtes fait remarquer lors du concours Jeunes Talents organisé en 2008 à Mouscron, votre ville natale. Qu’est ce qui vous a poussé à vous y inscrire et quel était votre état d’esprit à ce moment précis ?

    Laurent Ardouin m’a poussé à y participer après m’avoir entendu imiter Johnny Hallyday et Charles Aznavour. Je n’y croyais pas trop et je ne suis pas allé à la sélection. Finalement, Laurent m’a appelé en me disant qu’il m’attendait et je m’y suis présenté en improvisant vu que n’avais rien préparé ! C’est passé moyennement mais ils m’ont quand même pris pour le spectacle. À ma grande surprise, j’ai gagné le concours pour être en première partie du spectacle d’André Lamy, grand imitateur belge. J’ai ensuite enchaîné les premières parties de plusieurs artistes comme Tex ou Elliot. À partir de ce moment, j’ai commencé à y croire petit à petit mais c’est vraiment quand j’ai été contacté par des personnes comme Jérôme De Warzée que je me suis dit que j’avais peut-être quelque chose. J’ai toujours eu beaucoup de difficultés à accepter que j’avais potentiellement du talent et je n’aurais jamais imaginé pouvoir gagner ma vie en faisant le con sur scène et à la radio.

    En parlant de Jérôme De Warzée, comment votre collaboration a-t-elle vu le jour ?

    Il s’est déplacé jusqu’à Mouscron pour me voir sur scène et m’a rappelé peu de temps après pour me dire qu’il voulait agrémenter sa séance d’humour matinale Un Cactus dans le Waterzooi, diffusée sur Vivacité, en invitant un imitateur et qu’il avait pensé à moi.

    J’ai évidemment accepté son offre avec plaisir. Mes imitations ont plu et, du coup, la RTBF s’est intéressée à moi en me proposant de participer également à l’émission Les enfants de Chœur, toujours avec Jérôme d’ailleurs. Il m’a énormément aidé pour mes passages à la radio et a écrit des textes pour mon spectacle. C’est lui qui m’a notamment appris à prendre ce qui faisait rire dans l’actualité. Il m’aide à trouver mon propre style afin d’évoluer davantage.

    Quel est le meilleur souvenir que vous retenez de votre parcours jusqu’à présent ?

    Sans hésiter, le lendemain de la première partie de Tex, humoriste et animateur sur France 2. Ma grand-mère était fan de lui et le regardait tous les jours à la télévision, c’est comme ça que je l’ai connu d’ailleurs.

    Avez-vous des projets ou de nouvelles collaborations en vue ?

    Ma vie, c’est la radio et la télévision mais principalement et avant tout le spectacle. C’est là-dedans que je m’épanouis et que je m’amuse le plus. Je me suis rendu compte que pour avoir du monde dans les salles de spectacle, il faut se montrer et faire parler de soi, notamment par le biais de la télévision. J’ai donc plusieurs projets en cours en collaboration avec Jérôme De Warzée, comme la diffusion sur le petit écran de séquences d’humour par exemple. Cela demande toutefois énormément de travail et de temps. On verra où cela aboutira mais je suis confiant.

    Propos recueillis par Aurélie Parisi

    Fabian Le Castel près de chez vous :

    9 et 10 octobre 2014 à 20h15 – Le Fou Rire (Anderlecht)
    19 octobre 2014 à 17h00 – Festival VOO Rire, La Courte Échelle (Liège)
    6 décembre 2014 à 20h00 – Centre Culturel (Perwez)
    17 Janvier 2015 à 20h00 – Centre Culturel Rossignol (Tintigny)
    24 Janvier 2015 à 20h00 – Centre Culturel (Sambreville)
    6 Mars 2015 à 20h00 – Centre Culturel (Carnières)
    2,3,4,5,9,10,11,12,16,17,18,19,23,24,25,26 Avril 2015 – Comédie Centrale (Liège)
    9 Mai 2015 – Remicourt
    21,22,23,24,28,29,30,31 Mai 2015 et 4,5,6,7,11,12,13,14 Juin 2015 – Comédie Centrale (Charleroi)

    Aurélie Parisi
    Aurélie Parisi
    Journaliste du Suricate Magazine

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