scénario : Marianne Duvivier & Denis Lapière
dessin : Marianne Duvivier
éditions : Dupuis
date de sortie : août 2014
genre : Autobiographie
Dessinatrice de bédé belge, Marianne Duvivier nous propose un opus autobiographique, Heureuse vie, heureux combats, qui revient sur ses relations avec sa famille pour fermer la collection « Secrets » qu’elle avait entamée avec Frank Giroud. Si l’histoire ne manque pas d’intérêt, le résultat ne convainc pas tout à fait.
Suite à une rupture d’anévrisme, Marianne se remémore son passé entre un père absent qui trimballera sa famille du Congo à Bruxelles en passant par Tunis et Alger, une mère-victime et ses deux soeurs. De ce no-man’s land sentimental naît une envie de s’échapper et surtout de créer.
En décortiquant son rapport à sa famille, et principalement son père, Marianne Duvivier explore les raisons qui l’ont poussées à se tourner vers la bande dessinée. La démarche ne manque pas d’intérêt d’autant plus qu’elle trouve ses racines dans un moment clé de l’histoire du Congo belge avec l’assassinat de Patrice Lumumba. Malheureusement le récit couvre une matière beaucoup trop dense et complexe et reste relativement en surface, n’abordant que de manière parcellaire les souvenirs de la dessinatrice et faisant vite figure de rapide résumé.
Le récit accorde une grande importance à des détails émotionnels, et aborde avec beaucoup de précautions et un lyrisme parfois un peu excessif des situations assez complexes qu’on aurait préféré voir traitées avec un peu plus de force d’autant plus que le sujet s’y prêtait parfaitement. Le principal problème étant qu’à vouloir présenter chaque épisode de sa vie comme un instantané, on perd parfois l’idée de continuité dans le récit au point de ne plus savoir si elle raconte l’histoire de sa famille ou si elle parle de son rapport à elle-même.
Avec un dessin qui laisse un grande place au trait du crayon et qui personnellement ne m’a pas convaincu, Marianne Duvivier nous propose donc une histoire qui aurait gagné à être plus approfondie et dont les motivations peu claires laissent dubitatif.