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    [KFF 2022] Aloners, quand nos barrières se fissurent

    Aloners
    de Hong Sung-eun
    Drame

    Dans le cadre du dixième festival du film coréen qui se tient du 29 septembre au 7 octobre à Bruxelles, les spectateurs ont eu l’occasion de découvrir ce mercredi le film de Hong Sung-eun, Aloners, une œuvre qui fait écho à une tendance de plus en plus marquée dans la société, à savoir la solitude.

    Jina, qui travaille dans un centre d’appels, évite de nouer des relations, choisissant de vivre et de travailler seule. Lorsque son irritant voisin est découvert mort, seul dans son appartement, les relations que Jina avait décidé d’ignorer par le passé commencent soudainement à la tourmenter.

    Minimalisme et sobriété

    Aloners est un film qui, selon les dires de sa réalisatrice, doit susciter la réflexion, inciter le spectateur à se poser des questions, sans que les réponses à celles-ci ne lui soient explicitement données. A la manière d’un documentaire, il nous plonge ainsi dans le quotidien de plusieurs personnes, seules par choix ou par contrainte, un univers dans lequel de nombreuses personnes se reconnaîtront, entièrement ou partiellement, afin de provoquer une réaction, un sentiment d’empathie auprès du public. Pari réussi tant la problématique est présente au sein de notre société, particulièrement après la crise sanitaire qui a débuté en 2020 d’une part, et grâce à l’excellent jeu des actrices principales, Gong Seung-yeon et Jeong Da-eun d’autre part, qui, avec une grande sobriété dans leur jeu, parviennent à incarner cette masse de travailleurs et citoyens anonymes qui se réfugient dans leur propre univers.

    En choisissant des personnages auxquels le public peut facilement s’identifier et en privilégiant une fin ouverte, la réalisatrice permet à celui-ci de s’approprier la problématique et de fournir sa propre analyse et ses propres solutions à un phénomène qui touche de plus en plus de monde dans une société où l’individualisme, le culte de la performance mais également son propre développement sont fortement valorisés. Un film qui, comme promis, suscite beaucoup de réflexions et que l’on ne peut dès lors que vous recommander.

    Vincent Penninckx
    Vincent Penninckx
    Responsable BD

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