En musique, beaucoup de gens vous diront que lorsqu’un nouveau groupe fait son apparition, ce qui est vraiment déterminant pour sa carrière, ce n’est pas son premier album (surtout lorsque celui-ci est acclamé par les critiques), mais bien le second album.
En effet, faire un très bon album est une aubaine pour tout artiste qui débute. Mais bien souvent, ces artistes sont attendus au tournant lorsqu’ils annoncent un second disque. Les fans, souvent intransigeants en demandent beaucoup (souvent trop) à leurs idoles et sont souvent déçus.
Mais, Flying Colors n’est pas une formation comme les autres et sait rebondir.
C’est justement ce que démontre Second Nature, leur second album.
Au départ, pour les non initiés, rappelons simplement que Flying Colors est un supergroupe composé de Neal Morse (le talentueux fondateur de Spock´s Beard qui poursuit une superbe carrière solo depuis douze ans), Mike Portnoy (que l’on ne présente plus) à la batterie, Steve Morse (guitariste de Deep Purple), Dave LaRue (bassiste de talent qui a déjà joué avec Steve Morse par le passé) et enfin moins connu mais tout aussi talentueux, Casey McPherson.
Dans un premier temps, certains fans se sont interrogés sur le bien fondé de cette formation et sa pérennité. Mais à l’écoute de leur premier album, pas de doute, on a droit à quelque chose de tout à fait inattendu et énorme! Un son très particulier grâce aux spécificités de chacun des membres. Un mélange également dans les styles qui pousse l’auditeur à être curieux de ce qu’il va entendre sur le prochain morceau. On ne sait jamais ce que Flying Colors peut nous réserver. La seule chose certaine c’est que l’on est visiblement jamais déçu du résultat.
J’avais pour ma part eu la chance de les voir en live au 013 de Tilburg et comme beaucoup de fans, je ne pu que constater et apprécier cette alchimie unique qui lie le groupe et lui donne une autre dimension sur scène.
Alors, qu’en est-il de ce Second Nature que nous propose le groupe?
Et bien, je dirais que ce disque, au delà du fait qu’il lie le ciment du groupe et lui apporte davantage de cohésion, ce disque est résolument l’album de la maturité pour Flying Colors.
Chacun des membres du groupe a véritablement trouvé sa place et cela se ressent fortement sur l’écriture qui diffère résolument du premier album.
On retrouve par exemple le genre de composition typique du duo Neal Morse et Mike Portnoy dans Open up your eyes (qui ouvre le disque). Un titre de douze minutes, cela peut paraître beaucoup pour ce projet qui est au départ moins axé sur le progressif. Et pourtant, cela fonctionne à merveille.
Mask Machine est certainement le titre qui fera remuer les fan en live. Une ligne de basse redoutable qui amène parfaitement vers ce morceau pêchu de toute beauté.
Bombs Away est le morceau plus Classic rock avec ses riffs plus proches de Deep Purple. A ce propos, il faut noter aussi les solos de Steve Morse qui sont tout simplement superbes de par leur technicité et qui vous emmènent là où vous ne vous y attendez pas.
The Fury of my love est le genre de titre « squette braguette » qui fait ressortir un côté plus pop et beatles que au groupe. Retour au prog avec A place in your world.
Lost without you apporte plus de légèreté et permet de respirer un peu. Ensuite, One lost forever nous fait un peu voyager avec ses airs de guinguette irlandaise. Puis au milieu, tout bascule et la chanson se transforme en un superbe titre de progressif où Portnoy s’en donne à coeur joie et varie sans cesse ses grooves.
Lors de la tournée de Flying Colors, les fans ont été charmés par la reprise de Hallelujah (de Leonard Cohen) que Casey McPherson a faite. Et bien, Peaceful Harbor est dans le même esprit que cette chanson. Casey y met toute son âme et ce titre, qui pourrait paraître bateau chez d’autres artistes, prend une autre dimension sur ce disque.
On conclut avec Cosmic Symphony, un morceau en trois parties de presque douze minutes qui rassemble les styles de chacun des membres.
Première partie: Still life of the world. Cela commence avec un grondement d’orage. Portnoy et Neal Morse jouent une mélodie mystérieuse et inquiétante. Dave LaRue, lui, joue un superbe solo de basse tandis que Casey pose sa voix sur ce paysage musical hors du commun.
Puis, dans Searching for the air, c’est comme si les nuages s’en allaient et on a droit à quelque chose de plus positif, chanté par Neal Morse jusqu’à ce que cette mélodie inquiétante revienne et que Steve Morse nous assène un solo ravageur en attendant que la pluie se calme.
Ensuite, dans Pound for Pound, une mélodie légère à la guitare vient un peu adoucir les esprits et l’on se retrouve dans un genre d’ambiance à la Pearl Jam. on a un esprit de sérénité, de paix intérieur. Et on rouvre les yeux en se disant vivement le prochain album!
La pochette est elle aussi superbe. Elle est signe Hugh Syme qui est connu pour ses pochettes de Rush, Aerosmith, Dream Theater pour n’en citer que quelques-uns.
On y voit un paysage d’éoliennes et de montgolfières. Un personnage est sur l’une des éoliennes et observe le monde avec sa longue vue (personnage que l’on retrouve typiquement dans les oeuvres de Syme).
Si vous souhaitez voir Flying Colors, voici les prochaines dates de concerts: