Titre : Quand s’illumine le prunier sauvage
Autrice : Shokoofeh Azar
Editions : 10/18
Date de parution : 18 août 2022
Genre : Roman
Premier roman de l’autrice iranienne Shokoofeh Azar, Quand s’illumine le prunier sauvage est une œuvre pleine de beauté et de magie qui se déroule durant une des périodes les plus dures de l’histoire contemporaine du pays.
1979. La révolution islamique gronde à Téhéran. Contraints de fuir la capitale, Hushang, Roza et leurs trois enfants tentent de reconstruire leur vie dans le petit village reculé de Razan, au cœur de la région montagneuse du Mazandéran. Malgré la terreur, malgré les âmes des martyrs de la révolution qui rôdent en attendant l’heure de la vengeance, malgré la tempête de neige noire, la forêt où poussent les pruniers sauvages offre un refuge aux espoirs et aux rêves de liberté. Mais personne n’échappe longtemps à la violence, et le chaos s’étend rapidement à l’ensemble du pays, n’épargnant ni les jeunes, ni les vieux, ni les vivants, ni les morts.
Parler de ce que l’on a perdu n’est jamais chose aisée, et au vu des profonds changements introduits de manière barbare et violente par les initiateurs de la révolution islamique en Iran, on aurait pu s’attendre à un récit d’une grande noirceur. Pourtant, c’est tout le contraire que l’on retrouve dans le premier roman de Shokoofeh Azar : un monde enchanteur et coloré qui tient tête aux ténèbres introduites par le régime et une formidable découverte des croyances et du folklore du pays qu’elle a dû fuir.
Ainsi, si les événements relatés dans ce roman pourraient faire perdre foi dans la nature humaine tant la bêtise, la méchanceté et l’inculture crasse semblent s’être emparé d’une partie de la population, on ne peut être qu’émerveillé par la richesse de la culture iranienne ancestrale, la beauté de ses contes et le pouvoir des créatures magiques qui peuplent son folklore.
Outre le récit d’une période tragique, c’est sans doute là que réside la force et le principal message de Quand s’illumine le prunier sauvage – tant qu’il y aura des gens pour rêver et s’émerveiller, tant que la culture sera vivante, elle servira toujours de dernier rempart face aux pires ignominies de l’histoire.