Les visages du fleuve ont été montrés ce vendredi 19 septembre au Manège à Mons, à travers un spectacle de danse contemporaine et de piano. Cette œuvre a été réalisée par la compagnie Arabesque Contemporary Dance Company dirigée par la chorégraphe Mila Iskrenova et le pianiste Boyan Vodenitcharov. Ce dernier a largement improvisé, cette technique constituant une grande partie de son travail, sur des œuvres de Bach, Mozart, Schubert et Ligeti.
Le résultat est plus qu’époustouflant. La maitrise technique et interprétative de Boyan Vodenitcharov, lauréat du 3e prix du concours Reine Elisabeth en 1982 et professeur au Koninklik Conservatorium de Bruxelles, est plus qu’impressionnante. L’improvisation semble aller de soi et les notes glissent sous ses doigts avec une facilité remarquable. Le mélange de passages improvisés aux œuvres connues crée de nouveaux morceaux qui emportent et offrent un résultat réussi. Les passages improvisés emmènent et font décoller le spectateur par opposition aux passages des œuvres de Bach, Mozart ou encore Shubert qui nous font atterrir et se rattacher à quelque chose de connu et familier. Le jeu de l’artiste fait dès lors ressentir une sensation aérienne dans son improvisation.
La compagnie Arabesque Contemporary Dance Company a effectué une chorégraphie de Mila Iskrenova où les danseurs jouent avec les notes du piano et effectuent leurs mouvements en écho à la mélodie jouée. Les danseurs bougent avec la mélodie improvisée et miment les gestes du pianiste dans leur chorégraphie. Les tenues semblent situer l’histoire dans les années cinquante. Les cinq danseurs jouent avec les accessoires de leur chorégraphie : deux valises et des bandes de film. Ils n’ont de cesse de se prendre l’un l’autre les objets et de les déplacer. La valise fait-elle appel au voyage ? Les films à l’histoire et au temps qui passe ? Le duo piano-danseurs offre de beaux moments de communion où les notes et les danseurs se cherchent mutuellement jusqu’à la résolution du morceau et du duo. Les passages de musique classique s’accompagnent d’une danse plus volatile et aérienne.
Les visages du fleuve ont offert une composition contemporaine, où pointait ci et là des passages plus classiques. Le résultat est plus que convaincant et réconcilie les plus réticents avec la création contemporaine.