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    [Avignon OFF 2022] Je ne cours pas je vole au Théâtre du Roi René

    D’Elodie Menant, mise en scène de Johanna Boyé avec Vanessa Cailhol, Olivier Dote Doevi, Axel Mandron, Elodie Menant, Youna Noiret, Laurent Paolini. Au Théâtre du Roi René à 12h du 7 au 26 juillet (jours pairs).

    «Etre… intouchable ! Détendre mes muscles… Dans 40 minutes, moi, Julie Linard, je courrai la demi-finale du 800 mètres des Jeux Olympiques. 12 ans que je m’entraîne pour ces 2 minutes de course ! 12 ans que je rêve d’un destin en or. Aujourd’hui, je vais marquer l’histoire ! »

    C’est sur les mots de la coureuse fictive, Julie Linard, que Je ne cours pas je vole commence. Entouré de ses quatre idoles, Usain Bolt, Rafael Nadal, Laure Manaudou et Haile Gebrselassie, nous sommes plongés instantanément dans le milieu du sport de haut niveau, un univers où la souffrance et le dépassement de soi est un quotidien. Avec, en toile de fond, les pensées et les évènements de la vie des quatre champions ci-dessus, on va suivre le parcours de Julie Linard, de son enfance à la demi-finale du 800m aux Jeux Olympiques. Quel quotidien pour qu’une jeune fille qui a de l’asthme et dont le père veut contrer la maladie en la faisant courir et en faire une championne ? Est-ce que c’est son choix de courir ? Le choix de son père ? Ou est-ce pour faire plaisir à son frère qui suite à un problème cardiaque sévère doit éviter tout effort physique ?

    Après le succès de Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty, le duo Elodie Menant et Johanna Boyé (dont on a vu la mise en scène efficace dans Les filles aux mains jaunes ou les one woman show Virginie Hocq ou presque et Je buterai bien ma mère de Julie Villers),  s’attaque cette fois au monde du sport. En prenant comme fil rouge, le destin d’une coureuse fictive, c’est tout une réflexion sur ce qui pousse ces champions à dépasser leurs limites en permanence qui les intéressent. Pour y arriver, tout est mis en place pour immerger totalement le spectateur dans cet univers ! En plus du talent des 6 comédiens qui incarnent 26 rôles différents, on sent l’importance des lumières sur les corps, le son des différentes ambiances mais surtout les chorégraphies et postures qui figurent les sportifs en action. Ce qui impose à chaque comédien un effort physique intense rendant encore plus réaliste les différentes scènes d’entraînement ou de compétitions.

    Au final, Je ne cours pas je vole est aussi une pièce drôle mais surtout une pièce impressionnante physiquement dans son soucis de rendre le plus crédible possible les postures des sportifs de haut niveau.

    Loïc Smars
    Loïc Smarshttp://www.lesuricate.org
    Fondateur, rédacteur en chef et responsable scènes du Suricate Magazine

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