De Mohamed Salim Haouach, Mohamed Allouchi, Zenel Laci. Au Vieux Balancier à 21h20 du 7 au 30 juillet (relâches les 11, 18, 25 juillet).
C’est en apprenant, au détour d’une discussion, l’histoire de son père enseignant la langue et la culture arabe à des gendarmes dans les années 80 que Salim Haouach a eu l’idée de ce spectacle. Afin de raconter cette histoire mais aussi de parler de la situation entre la police et les jeunes issus de l’immigration 35 ans plus tard.
Ma andi mangoul, je n’ai rien à dire, Ik heb niet te zeggen. Ce sont sur ces mots que Haouach débute son spectacle qui s’annonce directement comme proche du public. Tout au long des 1h25 du spectacle, différents procédés sont mis en plus pour accaparer l’attention du spectateur : discussions avec le public, préparation d’un repas (au passage, excellent !), vidéo-conférence, images documentaires, interprétations de personnages fictifs, reconstitution d’un procès ou des personnes choisies dans le public serviront de jury,…
Mais la pièce ne se contente pas de dérouler ses (bonnes) idées de mise en scène. Tout ceci est mis au service d’un message bien plus passionnant sur la police et les quartiers réputés difficiles. Le problème vient d’une population difficile ? De la police ? Est-ce une bonne idée de toujours financer plus la répression plutôt que la culture, le rapprochement entre des mondes qui ne se comprennent pas ? Personne n’a tout à fait raison ou tort mais ne pas se questionner rendra toujours la situation pire.
Au final, en plus de découvrir une histoire originale et inattendue, on repart avec milles question dans la tête. Si quelques moments peuvent paraître un peu forcés à force de vouloir donner toujours plus de contenu au spectateur, on ne voit pas le temps passé et on ne s’ennuie jamais devant Ma andi mangoul. Et si le format théâtral nous empêche d’aller aussi loin qu’on le souhaiterait, cela reste important d’y apporter cet élément déclencheur. Financer la culture plutôt que la répression ? A long terme, on sortirai forcément gagnant.