Chorégraphie et direction artistique Julien Carlier
Création musicale et collaboration artistique Simon Carlier
Création et interprétation Daniel Barkan, Joël Brown, Lory Laurac, Dunya Narli, Benoit Nieto Duran, Jules Rozenwajn
Musicien (batterie live) Tom Malmendier
Du 1 au 11 juin, Les Tanneurs et Les Brigittines organisent le festival TB2 et proposent des spectacles de danse contemporaine ainsi que des événements gratuits qui auront lieu dans l’espace public. Collapse ouvre la programmation du festival en amenant les spectateurs et les spectatrices dans une ambiance à mi-chemin entre l’expérimental et l’illustratif. Le spectacle de Julien Carlier explore les limites de l’équilibre et les dynamiques complémentaires de la construction et de l’effondrement.
Que l’on parle de société, de relations personnelles ou de la sphère émotionnelle de chaque individu, on fait toujours référence à cette idée de construire, de cumuler, d’anticiper, de stocker, de supporter (ou pas). Jusqu’où ? Quelle est la limite ? Quel est le moment juste avant l’effondrement, cet instant imperceptible dans lequel quelque chose bascule et l’équilibre n’est plus le même, ou simplement, n’est plus ? Les danseurs et les danseuses sur scène incarnent admirablement ce dualisme nécessaire entre la stabilité et l’écroulement : en cherchant un équilibre dans des situations inconfortables ou dans un mouvement collectif, les performeurs mettent en lumière les enjeux profonds de la perte de repères. La danse ici est présentée comme une constante quête de stabilité, une manière de confronter la chute et d’intégrer les contraintes spatiales.
Composée de bruitages, notes et percussions live, la musique est envoutante et crée un effet d’immersion profonde en suscitant des sentiments à la fois intrigants et angoissants. Grâce à cette création musicale, on se sent plus proche de la scène, on tisse un lien avec les sensations des artistes et on participe – de quelque manière – à cette expérimentation.
On dirait aussi que chez le spectateur quelque chose se construit et se détruit, tout au long du spectacle, à l’intérieur. Comme une alternance entre équilibre et chute, entre espoir et résignation, entre possibilité et échec. On assiste à la répétition de gestes évocateurs qui font référence à un quotidien partagé et on arrive à mieux voir l’absurdité de vouloir autant supporter. On se rappelle aussi que, si l’on veut changer, avancer, ou reconstruire, l’effondrement est inévitable.