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    Robert Mapplethorpe : la provocation dans l’intime

    Parcourue par le désir de provoquer, partagée entre ses propres divergences, l’œuvre photographique de Robert Mapplethorpe sait vous attraper au vol. On pensera instantanément à la série dédiée à l’univers homosexuel sado-masochiste new-yorkais, à l’obsession que Mapplethorpe entretenait pour la mise en scène, qui plus est lorsque celle-ci impliquait le cuir et un certain art du bandage. En un clignement d’œil, on reverra les clichés pleins de douceur dédiés à celle qui l’accompagna jusqu’au bout : la chanteuse Patti Smith. Car Mapplethorpe a su développer, comme tout artiste, une sensibilité qui ne pourrait lui appartenir qu’à lui.

    A deux pas de la Place Stéphanie, à Bruxelles, le collectionneur Charles Riva vous convie dans son espace (Charles Riva Collection) pour une découverte très intimiste d’une sélection d’œuvres de Robert Mapplethorpe. Le choix y est cohérent et habile, l’ensemble bien représentatif de la personnalité de l’artiste. Au détour des deux salles, vous pourrez vous pencher sur les polaroïds que Mapplethorpe a, parmi les premiers, employé en tant qu’œuvres d’art à part entière, ou bien découvrir la finesse de la dérision que le décorum qu’il utilise suggère avec une drôlerie presque sarcastique. Vous pourrez y découvrir ou redécouvrir une Lisa Lyon évolutive et exposée sous tous les angles, sous tous les aspects que Mapplethorpe lui faisait incarner.

    Bien que succincte, la sélection reste riche, majoritairement en noir et blanc ce qui n’enlève rien au charme de la visite. Seule une œuvre, plantée comme à part, vous renvoie à la couleur charnelle d’une Patti sans artifice, fidèle à ce que leur relation laissait percevoir.
    On notera également le caractère exceptionnel de l’autoportrait en miroir que la collection comprend, une image double tout à fait révélatrice de l’ambiguïté de cet artiste plein de talents qui a su magnifiquement jonglé avec les codes.

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