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    « Le Phare au corbeau », ou la joie de pratiquer l’exorcisme en Bretagne

    Titre : Le Phare au corbeau
    Autrice : Rozenn Illiano
    Editions : Folio
    Date de parution : 10 mars 2022
    Genre : Fantastique

    Le Phare au Corbeau est un roman fantastique d’exorcisme dans lequel la protagoniste principale, Agathe, a la capacité de voir les fantômes. Jusque-là, l’histoire semble assez banale, si ce n’est que notre héroïne n’a pas la capacité d’entrer en contact avec eux. Isaïah, son associé, n’a quant à lui aucun pouvoir – pas très pratique dans ce cadre vous vous direz -, mais est chargé du rituel d’exorcisme à proprement parler. On part donc sur un duo de bras cassés. Et pourtant…

    Cette fine équipe est localisée à Paris et vit grâce à ce travail d’exorcistes. Ils trouvent leurs missions via un forum appelé Esoteric Net, et après leur dernier contrat en date qui s’est déroulé sans accroche, ils partent pour la Bretagne libérer le domaine de Ker ar Bran et son phare d’un mauvais esprit. Un boulot qui leur a été confié par un exorciste retraité et qu’ils abordent sans trop d’appréhension. Mais arrivés sur place, Agathe se rend compte que la situation ne sera pas si simple à régler cette fois-ci…

    Le Phare au Corbeau est le premier roman de Rozenn Illiano à être publié par un éditeur. Ses livres précédents ont été auto-édités. Pour celui-ci, les éditions Critic se sont lancées en 2019, et Gallimard a suivi de près en février 2022 en publiant sa propre édition dans sa collection Folio SF.

    On se retrouve donc en Bretagne, région que beaucoup associent aux fées, aux druides, aux menhirs, bref à la magie et la fantaisie. Un cadre qui semble tout à fait raccord avec le thème du roman : les esprits et les superstitions. Les villageois de Landrez, où se situe le domaine de Ker ar Bran (nom bien breton !) et son phare hanté, sont tous convaincus de l’existence du mal qui rôde et en voient des représentations partout. L’ambiance est donc très tendue, et les scènes d’exorcisme assez angoissantes. L’auteur n’hésite pas à emprunter certains codes du film d’horreur, mais en ne surenchérissant pas pour autant. Face à la tension croissante et le danger que courent les protagonistes, l’histoire se teinte d’humour, ajoutant une touche de légèreté plus que bienvenue grâce au personnage d’Agathe, son autodérision et son franc-parler.

    L’éventail de personnages est également assez varié et on pourrait presque parler de roman inclusif. On sent que l’auteure a essayé de diversifier les profils de ses protagonistes, avec par exemple Isaïah, homme noir et homosexuel, ou encore Assia, femme marocaine immigrée en France en phase de demande de la nationalité française, ou enfin Agathe elle-même, ouvertement bisexuelle.

    Pour la diversité, on en trouvera aussi au niveau de la temporalité car trois années bien précises vont se juxtaposer : 1839, 1921 et 2014. Jusqu’au bout on se demandera où l’auteure veut amener son intrigue, quelle sera la chute de cette histoire captivante. Et le final est à la hauteur de l’attente, avec la promesse d’une potentielle suite d’ailleurs (!).

    Si vous avez aimé Le Sixième Sens et Ghost Whisperer, vous aimerez encore plus Le Phare au Corbeau, roman bien ficelé à dévorer en peu de temps !

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