Titre : Toxic Data
Auteur : David Chavalarias
Editions : Flammarion
Date de parution : 2 mars 2022
Genre : Essai
Premier livre de David Chavalarias, Toxic Data s’emploie à décortiquer les mécanismes visant à manipuler l’opinion publique, tout comme les documentaires La Fabrique de l’ignorance et Antivax- Aux Origines du doute, auxquels il a récemment participé. Un ouvrage éclairant que l’on ne saurait que conseiller de lire, alors que l’on observe une forte polarisation de la société française sur les réseaux sociaux à quelques semaines de l’élection présidentielle.
Le 5 mai 2017, durant l’entre-deux-tours de la présidentielle, un tweet révèle des milliers de courriels de l’équipe d’En Marche. Il sera massivement relayé pour tenter de faire basculer l’opinion, et avec elle l’élection. Loin d’être un cas isolé, ce phénomène constitue peu à peu la norme, les exemples ne manquant pas, de l’élection présidentielle américaine au Brexit en passant par la crise sanitaire.
De manière assez didactique, l’auteur nous explique d’une part les biais cognitifs à l’œuvre et la manière dont les réseaux sociaux, de manière intentionnelle ou non, exacerbe ces phénomènes et d’autre part, comment des personnes mal intentionnées en profitent pour faire avancer leurs idées au risque, à plus ou moins court terme, de sérieusement menacer nos démocraties. Et si cela pourra sembler exagéré à certains, l’ouvrage de David Chavalarias est là pour nous montrer, démonstrations à l’appui, que la majorité des gens ignorent tout du fonctionnement des réseaux sociaux et à quel point il est facile et ce, pour un coût modique, de cliver l’opinion publique.
Si les agents provocateurs du 21ème utilisent sans aucun doute la puissance des réseaux sociaux pour semer le doute et la zizanie au sein des pays ennemis, l’auteur nous montre heureusement qu’il n’est pas trop tard pour mettre en place un cadre législatif ainsi qu’une politique d’éducation qui prennent en compte ces risques afin de garantir la pérennité de nos démocraties. Comprendre le phénomène, agir à l’échelle individuelle et collective, tels sont les clés pour une bonne santé mentale et démocratique.