Titre : Le fracas et le silence
Auteur : Cory Anderson
Editions : Fleuve
Date de parution : 7 octobre 2021
Genre : Roman
Ca vous dit un petit voyage en Idaho ? Pas pour faire du tourisme avec de solides godasses de randonnée, mais il va tout de même falloir vous accrocher. Le fracas et le silence, c’est l’histoire de deux frères : Jack, 17 ans et son petit frère, Mattie. Depuis l’arrestation de leur père pour un braquage et le suicide de leur mère, les enfants sont livrés à eux-mêmes dans leur petite maison au milieu de nulle part, rongés par la faim, le froid et les factures impayées. Une seule solution s’impose à Jack pour ne pas qu’on lui arrache son frère : tenter de retrouver l’argent du braquage que son père a caché avant son incarcération.
Seulement voilà, Jack n’est pas le seul à vouloir retrouver cette mallette bourrée de billets. Il aura à ses basques des trafiquants de drogue, le complice de son père, l’infâme Bardem, et s’en suivra même la police attirée par les cadavres que tous ces braves gens laissent de-ci de-là au gré de leur chasse au trésor.
Pour faire court, Le fracas et le silence est un roman noir avec néanmoins des tendances tire-larmes au vu du quotidien de ces deux enfants qui crèvent de froid et de faim dans un monde d’adultes irresponsables. On aurait presque envie d’interrompre sa lecture le temps de faire un don à Viva For Life. Mais l’autrice y a inséré une dose de lumière en la personne de Jack qui est -malgré les épreuves de sa jeune vie- parvenu à devenir un bon gars, pétri de principes, de justice et de candeur.
Le contre-pied de ce dernier est sans conteste Bardem, le grand vilain de l’histoire, élément indispensable au bon développement d’un drame digne de ce nom. Chapeau à Cory Anderson d’avoir imaginé ce criminel survivaliste, pervers et acharné dont le flegme vous glace le sang bien plus que s’il avait été un fou furieux gesticulant.
La petite particularité de ce roman est qu’il a été édité simultanément chez Pocket Jeunesse et chez Fleuve. Coup de promo certain, même si le roman reste un chouïa violent pour de (trop) jeunes lecteurs. En effet, pas sûr que la scène d’ouverture qui décrit la pendaison de la mère toxicomane soit adaptée à tous les adolescents. Même si l’on sait qu’ils ont vu bien pire sur les écrans, sachez que le sang dégouline, que les plaies suintent et que les crânes s’échappent de leur boîte.
Le fracas et le silence se lit assez vite, ce qui est sûrement dû à ses nombreux dialogues et ses rares descriptions. Une aubaine pour les plus jeunes qui, bien souvent, apprécient de tourner les pages plus vite que l’éclair, mais une déception pour les adultes qui auraient peut-être aimé être davantage immergés dans la beauté des Rocheuses.
Alors si vous n’avez pas peur de la noirceur, suivez les péripéties de ces deux frères attachants confrontés au monde impitoyable des Hommes. Mais n’oubliez pas, comme l’autrice aime à le rappeler en parsemant son roman du mot « fracas », le pire n’est jamais très loin…