Mise en scène d’Alexis Goslain. Avec Bernard Lefrancq, Angélique Leleux, Pierre Pigeolet, Marie-Sylvie Hubot, Gauthier Bourgois, Arnaud Van Parys, Natasha Henry, Frédéric Celini, Enora Oplinus, Jérôme Louis et Bénédicte Philippon. Du 1 décembre 2021 au 23 janvier 2022 au Théâtre des Galeries à Bruxelles.
En raison de la pandémie, la traditionnelle Revue des Galeries n’a pas pu avoir lieu en décembre 2020. L’édition 2021 propose donc un « rattrapage » en passant en revue, non seulement l’année politique 2021, mais aussi les multiples péripéties ayant fait suite au premier confinement en mars 2020.
Le rire comme exutoire
Après de longs mois particulièrement anxiogènes, Alexis Goslain prend le parti de rire de nos angoisses pour mieux dédramatiser la crise du COVID-19. Le comédien Pierre Pigeolet partage ainsi sur scène son « journal de confinement ». Au fil des mois, il raconte sa déchéance physique et psychologique dans un tête-à-tête angoissant avec lui-même qui fera sans aucun doute écho à l’expérience de nombreux spectateurs. Parmi les numéros musicaux les plus réussis, on note la chanson du Codeco (le fameux comité de concertation du gouvernement faisant le point sur la situation sanitaire tous les vendredis) sur un air d’Amy Winehouse et la reprise de « Fais pas ci, fais pas ça » de Jacques Dutronc se moquant de l’incohérence des mesures sanitaires.
La politique à l’ère post-COVID
Pénurie de masques, règles sanitaires incompréhensibles, couacs entre les régions… les atermoiements politiques face à la gestion de la pandémie sont un terreau fertile pour l’humour de l’absurde. Toutefois, on regrette que les sketchs politiques de cette année soient moins percutants que les années précédentes. À côté des traditionnels sketchs sur la famille royale (ici en lien avec la controverse liée aux dégradations des statues de Léopold II dans l’espace public pour dénoncer l’héritage colonialiste), Georges-Louis Bouchez en prend pour son grade. Les imitations d’Alexander De Croo et d’Emmanuel Macron sont, quant à elles, nettement moins convaincantes. Le sketch sur les pistes cyclables en Belgique a également un petit goût de réchauffé mais Bernard Lefrancq reste une valeur sûre.
Les traditionnels hommages au monde du spectacle
Entre la crise du COVID, la reprise du pouvoir par les Talibans en Afghanistan, et les inondations en Wallonie, l’ambiance du spectacle est loin de la féérie Disney de l’édition 2019. Toutefois, comme toujours, la Revue ne se limite pas à l’actualité politique. Le secteur du spectacle ayant particulièrement souffert de la crise du COVID, les hommages aux grands acteurs, cinéastes, artistes et chanteurs décédés depuis 2020 comme Annie Cordy et Jean-Paul Belmondo prennent une dimension particulière. Malgré la qualité inégale des sketchs, la mise en scène pleine de peps d’Alexis Gohslain reste un atout majeur qui fait de la Revue des Galeries un incontournable des fêtes de fin d’année et un bon antidote à la morosité ambiante.