Mons commémore 14-18 par plusieurs expositions.
Une ville qui bouge et qui se prépare à devenir la capitale européenne de la culture en 2015 !
Depuis quelques semaines, les commémorations concernant le début de ce qui fut appelé la Grande Guerre se suivent … 1914- 2014 : 100 ans.
Que la liberté et la paix, résultats hélas de la guerre, restent par dessus tout des biens à cultiver pour ne pas sombrer dans la barbarie. L’actualité mondiale, hélas est trop souvent présente pour nous le rappeler. C’est par ces mots que le bourgmestre en titre de Mons, Mr Di Rupo, accueillait la presse pour présenter pas moins de trois expositions: Signes des temps et la Bataille de Mons au BAM (Beaux-Arts de Mons) et Fritz Haber à la salle Saint-Georges.
La presse s’était déplacée en nombre, de tout le pays mais aussi de l’étranger puisque outre des Européens proches de nos frontières, on notait entre autres la présence de l’agence chinoise Chine Nouvelle.
Il faut certainement rappeler que le premier soldat anglais tué le fut à Mons, et le dernier, un Canadien y trouva la mort le dernier jour de la guerre. Les media nous ont particulièrement montré toute cette horreur. Plus jamais çà ! Et pourtant…
Alors l’exposition Signes des temps, oeuvres visionnaires d’avant 1914 nous interpelle beaucoup. En effet, avant que l’irrémédiable ne se produise, la société est marquée par des progrès techniques, économiques, politiques et sociaux. Mais le progrès est ambivalent : il suscite peurs et espoirs, incertitudes et rêves, ivresse et aspirations.
Plus de quarante artistes sont réunis autour de plusieurs thématiques et montre que l’époque est baignée d’incertitudes. Visions de peurs, de menaces… toutes ces oeuvres sont des signes des temps, témoins d’un monde en évolution, visionnaires d’un avenir très sombre. Peintures, sculptures, oeuvres graphiques ou photographiques, les artistes proviennent de France, Belgique, Suisse, Autriche et Allemagne.
Les artistes de l’exposition, comme dit plus haut, sont au nombre d’une quarantaine, parmi lesquels citons Cécile Douard, William Degouve de Nuncques, James Ensor, Ludwig von Hofmann, Fernand Khnopff, George Méliès, Georges Minne, , Edvard Munch, Auguste Rodin, Félicien Rops, Léon Spilliaert, Ossip Zadkine…
L’exposition s’accompagne d’un ouvrage illustré de 144 pages composé de quatre essais de Nikola Doll, Denis Laoureux, Sabine Faster, et Jörg Templer, d’un catalogue constitué de 6 chapitres thématiques rédigés par Nikola Doll, d’une chronologie des crises successives en Europe de 1789 à 1914 par Felix Jäger, d’une liste des oeuvres exposées ainsi que d’une bibliographie sélective.
Jusqu’au 23 novembre au BAM (Beaux-arts de Mons), 8 rue Neuve à un jet de pierre de la Grand’Place.(fermé le lundi)
Regard, mai 1910, huile sur carton © Arnold Schönberg © Arnold Schönberg Center
Le 23 août 1914 marque le premier affrontement entre l’armée allemande et les soldats britanniques qui sont deux fois moins nombreux et parviennent à arrêter la déferlante allemande pendant 48 heures permettant ainsi aux Français de redéployer leurs troupes et marquer l’arrêt de l’offensive. Après une courte mise en contexte de la Bataille de Mons, les différentes thématiques en lien avec les objets principaux sont abordées : l’importance de la musique, la dominance de l’artillerie et de la mitrailleuse, les légendes autour des faits de guerre, la vie du soldat, les blessés, les décorations et la Mons Star, les exactions, la propagande, l’occupation, la retraite après le coup d’éclat. A chaque fois, l’objet présenté est accompagné d’une citation et de photos voire de films d’époque.Un ouvrage richement illustré de 56 pages accompagne l’exposition.
Le Commissaire, Guillaume Blondeau, sera le futur conservateur du Mons Memorial Museum. Ce dernier est en pleine rénovation/construction et intégrera quelques-unes des pièces exposées dans des scénographies appropriées . Et au vu de l’exposition, on a hâte de voir ce Centre d’Interprétation d’Histoire Militaire qui ouvrira ses portes en 2015.
Jusqu’au 23 novembre également au BAM (Beaux-arts de Mons), 8 rue Neuve à un jet de pierre de la Grand’Place. (fermé le lundi)
Cette exposition évoque la vie de Fritz Haber, chimiste juif-allemand, personnage paradoxal, ami d’Einstein et inventeur du gaz moutarde de combat utilisé lors de la Grande Guerre. L’histoire de ce Prix Nobel de Chimie 1918 (!) est racontée et illustrée par le dessinateur belge David Vandermeulen. Une série entamée il y a plus de 10 ans; l’auteur publie cette année son quatrième album. La critique reconnaît dans son œuvre un métier rigoureux, une méthode historique impeccable, doublée d’une érudition universitaire indispensable pour aborder ce type de sujet controversé : la responsabilité de l’élite scientifique et politique juive allemande durant la Première Guerre mondiale. Travaillant au lavis et utilisant une encre sépia, David Vandermeulen a une technique très particulière qui fait son originalité. Il parvient en effet à développer un réalisme quasi photographique tout en proposant des flous contrastés d’ombres en dégradés de brun. Une exposition qui risque de marquer les esprits tant par le sujet, l’œuvre et l’atmosphère qui se dégagera de la salle Saint-Georges, ancienne chapelle reconvertie en salle d’exposition.
L’exposition, est présentée en plusieurs grandes thématiques parmi lesquelles la Science, l’Université, l’Industrie trouvent leur place. Étonnant, paradoxal et inquiétant par contre, ce scientifique qui aurait dû oeuvrer pour le bien-être de chacun, et qui convaincra l’armée de l’utilité des gaz de combat allant même jusqu’à se rendre sur le champ de bataille pour prodiguer conseils et améliorations. Pour l’anecdote, sa femme se suicida lorsqu’elle appris sa découverte. De plus il reçut le Prix Nobel en 1918 (qu’il n’osa aller chercher, il attendra 1 an), la justification étant qu’il s’agissait de couronner le travail qui précédait l’invention du gaz moutarde. D’origine juive, il devra fuir l’Allemagne hitlérienne, ses connaissances ne suffisant pas à « pardonner » son origine. Il mourra sur le chemin de l’exil en Suisse.
Jusqu’au 16 novembre, Grand’Place, Salle Saint-Georges. (fermé le lundi)
Prix global pour les 3 expositions : 9€
A ce prix-là pourquoi se priver, d’autant plus que nombre de choses sont à voir, d’autres expositions, d’autres sites … et faut-il le dire, Mons nous a donné une envie de retourner et de profiter des réaménagements. Mons 2015 n’est pas loin, nous aurons l’occasion d’en reparler.
Des activités autour de l’exposition :
Informations complètes et réservations : 065 40 53 12
Dimanches gratuits : 07.09, 05.10 & 02.11
Nocturnes jusque 21h00 : Jeudis 11.09, 09.10 & 13.11
Conférences : Jeudi 25.09 à 19h00 : Conférence par David Vandermeulen, dessinateur de Fritz Haber ; Dimanche 09.11 à 15h00 au BAM : Conférence par Guillaume Blondeau, commissaire de l’exposition La Bataille de Mons
Samedi 11.10 : une journée autour de La guerre, l’Homme et l’Inconscient
Au programme, deux visites d’expositions au choix et des rencontres de spécialistes autour des traumas de guerre.
Dimanche 19.10 : dimanche curieux avec Lille 3000
Dimanches 21.09, 26.10 et 16.11 : Navettes spéciales Grâce à votre ticket d’entrée + 5€, bénéficiez d’une visite guidée du cimetière de Saint-Symphorien, transport inclus.
Plus de renseignements encore : www.polemuseal.mons.be
Navettes de bus gratuite (de la gare ou à partir des parkings, lignes A, B, C, D)