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    « Un monde », psychologisme misanthrope à hauteur d’enfant

    Un monde
    de Laura Wandel
    Drame
    Avec Maya Vanderbeque, Günter Duret, Karim Leklou, Laura Verlinden
    Sorti le 20 octobre 2021

    Dans la triste série des films belges coups-de-poing qui remportent des prix à Cannes, après notamment Girl et Nuestras Madres (tous deux auréolés du prix de la Caméra d’Or récompensant une première œuvre), Un monde de Laura Wandel, ce chef d’œuvre autoproclamé avant même sa présentation – voire les capsules Cinevox et autres diatribes enflammées du « critique unique » belge Hugues Dayez – se devait lui aussi de ramener un sésame au pays. Mais point de Caméra d’or ni même de petit prix Un Certain Regard de derrière les fagots, tout juste un modeste prix de la critique (Prix FIPRESCI) de consolation. Voilà un film que deux jurys ont mis de côté et qui se voit rattrapé par les Dons Quichottes de la critique, ce qui confirme une fois de plus la déchéance de la majorité de cette « caste » professionnelle dans les limbes de l’idolâtrie du film à sujet et des goûts de chiotte patentés.

    Le premier long métrage de Laura Wandel (après son court Les Corps Etrangers) suit la petite Nora lors de son entrée en primaire. Témoin du harcèlement dont est victime son frère Abel, elle est en proie à un conflit intérieur quant à sa volonté d’agir ou non, et aux sentiments contradictoires qu’elle éprouve envers ce frère empruntant une voie très tangente. Dans Un monde, le réalisme psychologique qui est la mérule du cinéma belge contemporain a encore frappé mais est ici importé d’un univers d’adultes au « monde » de l’enfance, le psychologisme teinté de misanthropie transparaissant dans chaque dialogue et/ou mot d’auteur explicatif – des mots d’adultes dans des bouches d’enfants donc –, dans chaque silence lourd de sens, et dans chaque allégorie lourdingue – la tête sous l’eau et la remontée vers la surface, l’étreinte rédemptrice finale, etc.

    Traversé par une seule idée de mise en scène hissée au statut de « concept », à savoir filmer constamment à hauteur d’enfant – jamais une plongée ou une contre plongée, les adultes devant se baisser pour apparaître à l’écran –, Un monde exhibe sa pseudo-originalité formelle comme on exhibe ses muscles et sort comme d’un chapeau sa scène finale « plaquée », qui s’amorce comme une claque bien sentie qui viendra achever le spectateur mais se clôt comme une caresse hypocrite venant rassurer et consoler celui qui aura été martyrisé une heure durant – puisque le film a au moins une qualité, il est particulièrement court.

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