My Salinger Year
de Philippe Falardeau
Drame
Avec Margaret Qualley, Sigourney Weaver, Douglas Booth
Sorti le 25 août 2021
Le nouvel opus de Philippe Falardeau, My Salinger Year, a tout pour plaire ! Des acteurs de haute voltige, l’histoire adaptée d’une autobiographie, des effets de style cinématographiques et un décor qui transporte directement vers le New York des années 90.
Le film est basé sur le récit autobiographique de Joanna Rakoff, une étudiante fraichement diplômée en littérature qui cherche à se faire une place en tant qu’écrivaine à New York en 1996. Elle est engagée dans la plus ancienne agence littéraire de la ville dont Sigourney Weaver incarne à merveille le rôle de la directrice, Margaret. Malgré l’envie de vouloir percer dans le monde de la littérature, Joanna se voit attribuer un petit poste de secrétaire dont la tâche principale est de lire le courrier adressé à un des auteurs le plus anciens de l’établissement, J.D. Salinger, auteur de L’Attrape-Cœur. Après la lecture, Joanna est censée répondre par une lettre pré-écrite aux envoyeurs, jusqu’au jour où elle décide d’elle-même répondre par une lettre personnalisée…
Le film est une adaptation de l’ouvrage de Joanna Rakoff, sans le suivre littéralement, le réalisateur ajoute dans son œuvre des effets de styles qui rendent le visionnage plus poignant, comme des petits passages où les acteurs son face-caméras pour marquer le texte des lettres écrites adressées à J.D. Salinger ou encore des scènes de danse. Il est également intéressant de noter quand dans une ère comme la nôtre, dans laquelle la déconnexion se fait rare, le réalisateur a voulu mettre en avant les premiers changements technologiques des années 90 auxquels Margaret est réticente.
« Une autre version du film Le Diable s’habille en Prada » me diriez-vous, absolument pas ! Joanna est certes, une jeune étudiante soumise à l’autorité de Margaret, sa patronne, qui choisit aléatoirement de la pertinence des tâches données à sa secrétaire. Cependant, Margaret montre plus de savoir-vivre et de bienveillance envers sa jeune assistante que Miranda dans l’œuvre de David Frankel. Il n’y a donc pas une simple dualité entre le ‘bien’ et le ‘mal’ dans les deux rôles ; le personnage incarné par Sigourney est plus nuancé et doté de plus d’humanité.
Le réalisateur a réussi à représenter un équilibre dans la représentation de la vie professionnelle et privé de la protagoniste. En effet, la vie privée et sentimentale de Joanna ne l’emporte pas sur l’histoire professionnelle qu’elle traverse, et l’œuvre permet ainsi de se défaire d’une romance typiquement hollywoodienne.
Philippe Falardeau a opté pour un casting 100% féminin avec d’une part, la jeune Margaret Qualley dans le rôle de Joanna, qu’on a pu apercevoir dans le rôle de Pussycat dans Once Upon A Time In Hollywood ou encore The Leftovers. Et d’autres part, la grande Sigourney Weaver qu’on ne présente plus, qui se fond magnifiquement dans le rôle de Margaret grâce à son autorité et son panache naturels.