De Michel Bellier, mise en scène de Johanna Boyé, interprété par Brigitte Faure, Anna Mihalcea, Pamela Ravassard, Elisabeth Ventura. Au Théâtre Actuel à 10h du 7 au 31 juillet (relâches les 13, 20, 27 juillet)
On avait déjà découvert ce texte de Michel Bellier en 2014 et la thématique toujours actuelle de cette histoire se déroulant durant la Première Guerre mondiale avait déjà frappé les esprits. La metteuse en scène Johanna Boyé livre au Festival OFF d’Avignon une copie à nouveau impeccable. Mais qu’est-ce que ces « filles au mains jaunes » ?
La Première Guerre mondiale dure plus longtemps que prévu et, au fur et mesure, il faut que tous les hommes soient envoyés au front. Il ne reste alors plus que les femmes pour faire tourner les usines d’armement. En l’absence des hommes, les femmes vont découvrir le monde du travail et l’injustice réservée aux femmes. Celles qui ne savent pas que les femmes peuvent être libres, celles qui ont peur de tout et surtout du changement, celles qui savent pas lire, … Mais aussi celles, plus éduquées et qui vont, à l’instar de Louise, dénoncer les conditions sanitaires de ces femmes qui voient leurs mains devenir jaunes à cause des produits toxiques présents dans les explosifs et demander un salaire égal à ceux des hommes qui font un travail égal.
Au milieu d’un décor ingénieux, les 4 actrices plongent le public au milieu de l’atelier sale et de leur travail épuisant grâce à diverses chorégraphies symbolisant le travail à la chaîne. La mise en scène de Johanna Boyé est soignée et permet d’enchaîner les tableaux dans un style cinématographie réjouissant. Une forme réussie sert à merveille le fond.
Les combats et les victoires de ces femmes pendant la guerre 14-18, ont vite été mis sous silence à la fin de la guerre et c’est seulement après la Seconde Guerre mondiale que les femmes ont été entendues. Pourtant, en 2021, le constat reste toujours aussi amer, la différence salariale reste toujours problématique et l’égalité entre les hommes et les femmes demandent encore beaucoup de travail. Si un tel constat est toujours à déplorer 100 ans après ces faits, il serait peut-être temps d’agir. Le public l’a humblement fait et s’est levé d’une seule standing ovation.