Scénario : Patrick Spät
Dessin : Bea Davies
Éditeur : Dargaud
Sortie : 04 juin 2021
Genre : Roman graphique
Tellement de choses ont été écrites sur les deux conflits mondiaux qui ont ensanglanté la première moitié du 20ème siècle, mais on s’attarde rarement sur la période de l’entre-deux guerres, si ce n’est la crise de 1929. En lisant Le roi des vagabonds, les lecteurs pourront se plonger dans la période de la république de Weimar, à la rencontre de Gregor Gog, anarchiste épris de liberté qui, dans une période de forte contestation sociale, s’est attaqué aux conventions sociales de l’époque.
Stuttgart, Pentecôte 1929 : La police érige des barrages routiers, on ne trouve plus un seul cadenas dans la ville. C’est que Gregor Gog (1891–1945), célèbre dans tout le pays comme le roi des vagabonds, organise le Congrès international du vagabond et appelle à une grève générale à vie. Deux ans plus tôt, l’ancien marin Gog avait fondé la Confrérie des vagabonds pour venir en aide aux sans-abris et les organiser politiquement. La même année, Gog publie Der Kunde, le premier journal de rue en Europe. Tout au long de sa vie, il a lutté contre l’exploitation, le fascisme et le racisme.
Une masse de sans-abris
Respectant très largement la réalité historique, Le roi des vagabonds retrace non seulement la vie de Gregor Gog mais nous montre surtout la misère qui sévissait sous la république de Weimar ainsi que le mépris et les vexations que devait endurer la masse des sans-abris à cette époque. A travers les différents chapitres qui composent le récit, on découvre aussi l’évolution de la pensée de Gog, qui d’anarchiste rejoint dans les années 30 le parti communiste allemand, seul parti à même de contrer la montée du parti nazi selon lui.
La république de Weimar a vu s’exprimer de nombreuses personnes qui ont voulu bousculer l’ordre établi, que ce soit au niveau de l’architecture ou du cinéma pour ne citer que les exemples les célèbres. Grâce au passionnant et instructif roman graphique Le roi des vagabonds, le public peut à présent découvrir une autre facette de cette histoire mouvementée, à travers le prisme de ceux à qui l’on ne donne jamais la parole.