Slate : We can be heroes, just for one day
« En avant ! Ne craignez aucune obscurité ! Debout ! Debout cavaliers de Théoden ! Les lances seront secouées, les boucliers voleront en éclats, une journée de l’épée, une journée rouge avant que le soleil ne se lève ! » Des frissons.
« Au galop ! Au galop ! Courez à la ruine et à la fin du monde ! A mort ! » Je suis debout à agiter une fausse épée, la pointant vers les orcs en reprenant les paroles de Théoden.
« A mort ! » Enfin, dans ma tête, je suis aux côtés des Rohirrims à chevaucher vers les armées du Mordor. C’est fou les endroits où notre imagination peut nous emmener si on la laisse courir librement. Prenez Yeon-hee par exemple. Elle rêve de jouer une héroïne dans un film et se retrouve soudainement transportée dans un monde parallèle où elle va avoir l’occasion de défendre des villageois oppressés par un seigneur de guerre cruel. Le kiff total pour elle !
Conçu comme un vrai film épique, ce Slate annonce directement la couleur en envoyant une bonne dose de fun, d’action et de duels à l’épée au sein d’une production léchée et très propre. Véritable film d’arcade, il a été conçu par son réalisateur Bareun Jo comme un décalage permanent qui lui permet beaucoup plus de fantaisie dans sa mise en scène et ça marche. Le personnage censé être le vrai héros se retrouve relégué à un rôle de figurant et ce Slate nous emporte directement dans son monde entre réalité édulcorée et fantastique discret. Allez, sur ce je vais aller me retaper la trilogie du Seigneur des Anneaux en version longue moi !
Extro : c’est la lutte filmale
Si je vous demande ce qui apporte de la consistance au jeu d’acteur d’un Colin Farell, de la crédibilité à une scène de Michael Bay ou du relief à un film de Scorsese, vous me répondez ? Non, pas la cocaïne ! Il s’agit bien entendu des figurants. Sans eux, la plupart des films ne seraient tout simplement pas possibles. Sauf si tu t’appelles Quentin Tarantino et que tu utilises les mêmes acteurs pour tous tes films. « Ta vie c’est d’la merde et à qui la faute ? T’es figurant dans l’film de la vie d’un autre », nous balançait Orelsan dans Zone. Pourtant, être présent à l’arrière-plan au moment où le héros découvre la mort de son amie, c’est le rêve de Kozo Haginoya, un retraité de 63 ans que ce documentaire parodique de Naoki Murahashi suit dans sa passion.
Entre hommage appuyé aux petites mains qui rendent les films possibles et délire parodique assumé, ce Extro n’a pas vraiment su choisir sa voie. Et ça se remarque. Au final, les parties plus fantaisistes apportent moins d’épaisseur à l’histoire que les faux témoignages de ces figurants trop souvent dans l’ombre. Un produit pas tout à fait abouti donc malheureusement malgré un concept intéressant.
Post Mortem : un village à léviter
Si Tomas avait dû résumer son passage dans un charmant village hongrois, il l’aurait sûrement intitulé « 20.000 vieux sous la terre ». Il faut dire que la grippe espagnole a fait des ravages là-bas après la première guerre mondiale. Malheureusement, les corps en question ne sont sous terre qu’au sens figuré puisque le sol gelé empêche les villageois de les enterrer. L’occasion pour Tomas d’organiser quelques séances photos sympas des habitants avec leurs défunts histoire d’avoir des choses à poster sur l’Instagram de l’époque. Les choses vont quand-même se compliquer quand les morts vont commencer à faire des leurs et où leurs esprits vont s’en prendre aux personnes autour d’eux.
Venu de Hongrie, ce Post Mortem nous livre une belle collection de tout ce qui fait un bon film d’horreur sans pour autant sortir de ces lieux communs. Des séquences nocturnes où les esprits se manifestent aux corps qui se déplacent en passant par les morts horribles, tout y passe. Et Péter Bergendy arrive à nous offrir là près de 2h de leçon d’efficacité en la matière. Malgré certaines redondances évitables, Post Mortem fait le travail. On regrettera tout de même le manque d’inventivité de la réalisation qui se fait parfois sentir. Mais pour un premier film d’horreur, on lui pardonnera facilement cela.
Signal 1000 : et à la fin, il n’en restera qu’un !
Rebondissement de taille hier dans Koh Lanta ! Après l’élimination surprise d’Aurélien dans l’épisode précédent (oui oui il cassait les couillles à tout le monde je sais), c’était la réunification. Toa et Oro ne forment donc plus qu’une seule et même équipe (aussi crédible que la carrière d’acteur de Jack Black). Mais avant cela, place aux traditionnels ambassadeurs. Alors que les deux tribus pensaient que cette réunion des ambassadeurs se ferait normalement, une surprise de taille est venue s’interposer : une arme secrète jouée par Laure. Cette arme secrète allait tout changer puisque dorénavant, chaque aventurier qui ferait un geste précis sera poussé à se suicider directement ! En effet, les candidats avaient été préalablement hypnotisés à l’aide de l’émission C’est Canteloup (faut bien que quelqu’un la regarde) et se suicideront donc instantanément en réaction à ces signaux. C’est une première dans l’histoire de Koh Lanta ! Et alors que Denis Brogniart expliquait les nouvelles règles, la moitié des candidats ne les ayant pas comprises (comme le trois quart des téléspectateurs) passaient déjà de vie à trépas. AH ! S’ensuivra alors un véritable combat entre les survivants. Car à la fin, il n’en restera qu’un !
Jouissif. Voici comment nous pourrions décrire ce Signal 100 réalisé par Lisa Takeba. Entre gore extrême, chaos haletant et rebondissements permanents, il nous offre un film saccadé, brutal et imprévisible. Si le concept fait directement penser à Battle Royale, il arrive très vite à éviter la comparaison en offrant un contenu propre et sans tâche. Au final, on ne voit pas le film passer tellement on est pris dans le tourbillon d’hémoglobine teinté de sociopathie moderne. Plus qu’un simple survival gore, ce Signal 100 (adapté d’un manga du même nom) se pose comme une référence en la matière.