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    [BIFFF 2021 online : Jour 6] Ils m’emmènent au bout de la nuit…

    Hail Satan ? : le complot théologique de l’équipe du BIFFF révélé !

    On a l’habitude de voir des satanistes comme les méchants dans toutes les histoires qui sont projetées au BIFFF. Ce documentaire décapant de Penny Lane va donner une autre vision à ce culte très largement incompris. Conçu comme un véritable contre-pouvoir idéologique et spirituel face à la mainmise de la chrétienté aux États-Unis, le Temple Satanique se révèle être le véritable gentil dans cette histoire ubuesque.

    Un documentaire passionnant et prenant qui nous amène à nous poser les bonnes questions. Si les sataniques sont en réalité du côté du bien, pourquoi sont-ils toujours les boucs (c’est le cas de le dire) émissaires dans les films d’horreur ? Un certain nombre de ces films d’horreur ne sont-ils pas projetés chaque année au Festival du Film Fantastique de Bruxelles ? Dès lors, peut-on considérer que les membres de l’organisation dudit festival seraient de mèche avec l’élite théocratique chrétienne qui voudrait perpétuer ses agissements dans l’ombre et continuer à violer des enfants de chœur ?

    Regardez-y de plus près. Le directeur de la programmation des films du BIFFF aurait, selon certaines sources, des origines finlandaises. Un pays à majorité chrétien (75% pour Wikipédia). Troublant non ? Encore plus choquant. Connaissez-vous le drapeau de la Finlande ? Si vous l’examinez attentivement, vous verrez qu’il contient une croix bleue sur fond blanc ! Une croix. Symbole de la chrétienté. Et bleue qui plus est. Or, le bleu a marqué au XIIe et XIIIe siècle une révolution théologique de l’imagerie chrétienne afin de mieux refléter la lumière divine (lux) et la lumière terrestre (lumen). Or, comment se projette un film au cinéma ou dans les salles du Festival du Film Fantastique de Bruxelles ? Via la lumière bien sûr ! De là à en conclure que l’équipe du BIFFF projette une révolution théologique chrétienne sur le monde avec l’appui des Illuminatis pédophiles en se servant de ses films comme des éléments de propagande afin de TOUS NOUS ASSERVIR, il n’y a qu’un pas. Que je ne franchirai pas. Je ne fais que poser des questions.

    Voice of Silence : le pays du mafieux calme

    Quand le boss de la mafia local demande à Chang-Bok et à Tae-In de s’occuper pendant 24h d’une gamine pour laquelle il demande une rançon, ils auraient directement dû avoir la puce à l’oreille. Tout cela allait partir en sucette en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « Donaudampfschiffahrtselektrizitätenhauptbetriebswerkbauunterbeamtengesellschaft ». D’autant que Tae-In est aussi causant que la majorité des dates Tinder que j’ai eus, ça ne facilite pas les choses. Néanmoins, entre un enfermement forcé et une tentative de vente à un réseau pédophile, le muet local va se prendre d’affection pour la petite.

    Loin d’être transcendant, Voice of Silence nous démontre néanmoins une nouvelle fois le potentiel incroyable du cinéma coréen. Inclassable, le film voyage entre humour noir, surréalisme et moments touchants pour finalement nous livrer une œuvre très complète. Alors oui, Sound of Violence  n’a pas inventé le fil à coupe la poudre chaude mais il a le mérite de toujours garder une authenticité rafraichissante et ça, on aime.

    La Night

    Vicious Fun : hommage sanglant

    Cet indicible sentiment de douleur et de regret qui nous envahit d’un coup à la vue de la scène d’ouverture de Vicious Fun rien qu’à l’idée de l’imaginer en ouverture de la Night. Un public déchaîné, du PQ qui vole partout, Stéphane complètement torché après avoir interprété Bande Organisée devant une foule enflammée, les vivas, les clameurs,…

    Au lieu de ça, c’était un paquet de Crac-a-nut, une bière, un pote (bulle de 4 t’sais bien) et mon chat se fout devant l’écran pour nous faire chier. Le contraste est saisissant.

    Qu’à cela ne tienne, cela ne nous a pas empêché d’apprécier ce Vicious Fun à sa juste valeur. Et autant le dire tout de suite, le film de Cody Calahant est une suite d’hommages appuyés au genre, de scènes de violence cathartiques et de clichés réussis à la perfection. Véritable geek asocial, looser invétéré en amour et Docteur en masturbation synchronisée, Joel décrit parfaitement 90% du public du BIFFF. Sorry not sorry. Mais sa situation va se compliquer encore plus quand il va se retrouver au beau milieu de la réunion des psychopathes anonymes. Jouissif malgré quelques scènes beaucoup trop longues, ce Vicious Fun réussit parfaitement sa mission : nous enjailler pendant plus d’1h30. Et au BIFFF, on aime beaucoup s’enjailler !

    Anything for Jackson : t’sais bien, j’ai oublié de faire Ctrl+S, le Mac a planté et j’ai perdu la fin du film

    C’est ce qu’a dû dire le monteur à quelques jours de la sortie du film à l’équipe de production. C’est ballot, toutes les sauvegardes précédentes des images de fin de Anything for Jackson avaient déjà été détruites dans un lugubre accident de pédalo quelques jours auparavant. Pour au final se retrouver donc avec cette fin toute pétée.

    Dommage car tout avait bien démarré pour Anything for Jackson. Un kidnapping d’une femme enceinte par son médecin soignant, une belle histoire de grands-parents qui veulent faire revivre leur petit-fils en invoquant Satan pour que leur petit-fils prenne la place du bébé à naître, une connasse hyper flippante qui se balade avec son fil dentaire pour la seule dent qui lui reste. Une aventure touchante. Néanmoins, analysons tout cela en gardant les conclusions tirées lors de la première chronique dans cet article. Si l’on considère qu’invoquer Satan revient à combattre les forces autocratiques chrétiennes répressives de nos libertés, peut-on en conclure que ce sont ces mêmes forces qui étaient responsables de la mort du petit Jackson ? Encore plus évocateur, nous avons continué notre enquête sur un des principaux protagonistes de ce sinistre plan de domination du monde : Stéphane Everaert. Un homme au talent indéniable. Mais après des analyses approfondies et une enquête sous-couverture, nous avons constaté que l’alimentation de M. Everaert consistait principalement en Cuvée des Trolls. Une bière belge au goût discutable. Or, cette bière est alcoolisée à 7%. Un chiffre qui revient à de nombreuses reprises dans la Bible. Moïse figure en effet à la septième génération d’Abraham, Caïn sera puni 7 fois après avoir tué Abel et chaque plaie d’Egypte aura duré 7 jours. Encore plus inquiétant : la Bible dit clairement que dieu a créé le monde en 7 jours. De là à aboutir à la conclusion que l’équipe du BIFFF souhaite détruire le monde le 7e jour du 77e BIFFF à 7h07 avec l’aide de 007, il n’y a qu’un pas. Que je ne franchirai pas. Je ne fais que poser des questions.

    Bloody Hell : redémarrer sa vie du bon pied

    Après avoir héroïquement sauvé des dizaines de personnes d’un braquage (avec une perte minime d’une seule conne qui se cachait dans une armoire), Rex est bien récompensé puisque la justice décide de le mettre en taule pour 8 ans. Bienvenue aux États-Unis, le pays où on libère des policiers meurtriers, où on élit un sociopathe narcissique attardé au poste de Président et où on peut trouver des burritos de 3kg pour le petit-déjeuner.

    Mais Rex en a sa claque (on peut le comprendre) et décide d’aller vivre en Finlande. C’était sans compter sur la famille de psychopathes qui allait le kidnapper pour lui couper la jambe (insérer ici de multiples blagues et jeux de mot sur les jambes et les pieds).

    Bloody Hell, c’est la rencontre entre Fight Club, Deadpool et Massacre à la Tronçonneuse. Et le résultat nous envoie du lourd très vite ! Porté par d’excellents acteurs, le film tient bien la longueur malgré certaines absences et certaines scènes qui auraient dues être raccourcies. Mais bon, à 3h du matin on ne va pas commencer à faire la fine bouche hein !

    Cyst : Je t’aime, moi mon pus

    La question fuse directement : pourquoi ? La réponse aussi : parce que.

    Quand on a demandé à Tyler Russel, le réalisateur de Cyst (dont vous pourrez bientôt retrouver l’interview sur notre site internet) pourquoi il a fait un film sur un kyste géant tueur, celui-ci nous a répondu qu’il l’a fait car ça n’avait jamais été fait auparavant et que ça devait être fait. Tout en nous confiant qu’il se demandait tous les jours pourquoi il avait fait un tel film. De notre côté, on se pose beaucoup moins de questions. Tout simplement parce que des films comme Cyst font juste parfaitement ce qu’ils doivent faire : nous amuser. Cyst, c’est plus d’une heure d’effets spéciaux bricolés, de crade, de jeu d’acteur à la « Les Feux de l’Amour » et surtout c’est un bel hommage aux films de série B des années 70 et 80 et à des productions comme Braindead ou Bad Taste de Peter Jackson. Un what the fuck tordant qui remplit parfaitement son rôle sans prétentions d’autre chose. En gros, un film parfait pour terminer la nuit et on espère même pouvoir le revoir lors d’une prochaine édition du BIFFF sur grand écran afin d’en profiter encore mieux !

    Olivier Eggermont
    Olivier Eggermont
    Journaliste du Suricate Magazine

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