We are the best !
de Lukas Moodysson
Drame
Avec Mira Barkhammar, Mira Grosin, Liv LeMoyne
Sorti le 2 avril 2014
Critique :
Qui dit début dans la vie adolescente, dit amitiés fortes, dit révoltes, dit premières amours et aussi premières cuites. Le nouveau teen movie de Lukas Moodysson n’échappe pas à la règle. Dans la même veine joyeuse que Fucking Åmål (Show me love) et Together, le sujet de son nouveau film est plutôt basique, modeste mais le cinéaste suédois réussit à l’émulsionner en portant un regard sensible sur les jeunes et leur vie quotidienne parsemée de joie et de détresse.
Stockholm, 1982. Bobo et Klara, 13 ans, vivent aux côtés de parents à la conversation plutôt relou. Fortes de leur amitié, elles refusent de se fondre dans la masse des autres adolescents de l’école. Aux prises avec des questions existentielles cruciales sur la coupe de cheveux, la religion, le féminisme ou encore l’activisme politique, elles décident de réanimer le mouvement punk en créant leur propre groupe de musique. Heureusement, elles croisent sur leur chemin Hedvig, une excellente guitariste classique. Une aubaine pour elles car, il faut bien l’avouer, en musique et en chant, elles ne sont vraiment nulle part !
Ce qui frappe d’emblée dans ce film, c’est la justesse des personnages. Les trois adolescentes (Mira Barkhammar, Mira Grosin et Liv Lemoyne) crèvent l’écran, sont confondantes de vérité dans leur rôle de jeunes rebelles. Moodysson les a encouragées à improviser, ce qui rend la plupart des scènes plus vraies que nature. Mais la sensibilité du réalisateur suédois apporte également de la fraîcheur au film. Celle-ci passe à travers des petits riens, comme des jeux de regard ou des phrases lancées à l’emporte-pièce, qui donnent à l’ensemble une vibration particulière.
Moodysson a adapté le roman graphique de sa femme Coco (Aldrig Godnatt) tout en reprenant des motifs qui lui sont chers : les jeunes filles tristes, la recherche de détails, et le mélange d’humour et de tragique.
We are the best ! est une chronique ado féminine qui célèbre l’amitié et la rébellion, mais c’est aussi une petite phrase-clé qui ouvre bien des serrures. Un feelgood movie qui nous rappelle que, malgré des apparences contraires, rien n’est impossible dans la vie.