Titre : Mousse
Auteur : Klaus Modick
Editions : Rue de l’échiquier
Date de parution : 21 janvier 2021
Genre : Roman
Partir de la mousse. Cet élément végétal, ce survivant millénaire, cet indice de la nature. En faire son point de référence, son point de repère, le reflet de ses expériences. S’identifier à la mousse jusqu’à laisser l’encre devenir verte. Un retour de papier sur une observation de la vie, consciente. Une certaine forme d’éveil et de découverte. Ce parcours, c’est celui du botaniste Lucas Ohlburg. Formé sous le prisme de l’empirisme, nourri par la soif de révélation, l’expert se met en quête d’une science d’essentiel et de vrai et ainsi se pose la réflexion. Le projet est celui De la critique de la terminologie et de la nomenclature botaniques, aspiration à laquelle le personnage de Lukas Ohlburg ne se soumettra finalement jamais mais dont il restera des notes. Le point de départ ou plus justement : le point de non retour.
Et cette rétrospective, ce regard sur l’histoire se matérialisent sous la plume de Klaus Modick. L’auteur nous plonge dans la peau d’un homme en recherche de lui-même qui laisse derrière lui des années d’observation et cette fascination finale bien que non exclusive de la mousse. C’est ainsi que s’enchaînent deux visions, deux révélations pourrait-on écrire : la première, botanique, concrète et propre au cursus du scientifique, la seconde plus mêlée dans l’homme lui-même, ce qu’il a à voir, à encore découvrir.
Ce texte, traduit de l’allemand par Marie Hermann, est court mais fort car il questionne sur cet état de fusion qui fait s’explorer l’Homme et la nature, les messages qu’on y voit, les sentiments que ça nous révèle, des souvenirs. C’est un récit touchant que Klaus Modick nous transmet et qui mérite lecture. En ces temps nébuleux de réflexion, il est intéressant de visiter ce qui nous lie encore et toujours à la nature, à sa force et à ses survivances. Un livre à lire en observant les arbres, pour le plaisir ou pour le message.