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    « Un jour idéal pour mourir », ça fait sourire

    Titre : Un jour idéal pour mourir
    Auteur : Samir Kacimi
    Editions : Actes Sud
    Date de parution : 7 octobre 2020
    Genre : roman

    Un jour idéal pour mourir, c’est un peu un jour idéal pour se détendre. Malgré le soleil qui réchauffe la banlieue d’Alger, Halim grimpe, aussi rapidement que son corps fatigué le lui permet, les marches d’un immeuble en haut duquel il prévoit de se laisser tomber. Mais chaque pas qui le rapproche de la lumière du ciel le plonge un peu plus dans le doute. Halim, en se repassant le fil de son histoire, se livre au lecteur comme s’il s’adressait à lui-même et revient sur les raisons qui l’ont conduit à cet escalier, cette montée difficile et finalement cette chute mortelle.

    Transporté dans l’Alger des laissés-pour-compte, on pourrait s’attendre à un récit de vie déprimant dont le dénouement final ne peut être que le suicide. Et pourtant, avec Halim, on voyage, on rencontre des personnages colorés – et qu’on se le dise un peu caricaturaux – tels que Nissa Bouthous, fille de petite vertu qui se fait appeler bouthous parce qu’elle ne sait pas prononcer « pour tous », ou encore Omar Tunba, la brute au grand cœur qui se perd dans les plaisirs de la drogue et de l’alcool. On tend l’oreille et on se laisse bercer par les ragots qui animent ce quartier pauvre et que les compagnons de galère se partagent sur un banc ou au coin d’une rue. Dans cette Alger, des hommes revendent leur télé pour venir en aide à un copain dans le besoin pendant que d’autres arpentent les rues à la recherche d’un mégot de cigarette. Et pourtant ce n’est pas un portrait misérabiliste que nous dresse l’auteur Samir Kacimi mais une ode à la vie, contrastant avec l’apparente morbidité de l’histoire.

    Puisque les anecdotes que raconte Halim prennent la forme de pensées, fugaces et désordonnées, Un jour idéal pour mourir se détache du modèle chronologique et linéaire sur lequel s’organise tant de récits. Les personnages se croisent hors du temps, au gré des souvenirs. Entre conte déstructuré et récit en choral, ce deuxième roman sorti en 2008 et traduit pour la première fois en français, prouve l’inventivité de l’auteur mais aussi son sens de l’humour et son mépris des conventions. Avec son ton caustique, Kacimi se joue des tabous de la société algérienne, le suicide ou encore la sexualité. Finalement c’est une ébauche, un court essai qui se lit très rapidement et qu’on parcourt, le sourire aux lèvres.

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