Hero
de Zhang Yimou
Historique, Drame, Action, Aventure
Avec Jet Li, Maggie Cheung, Ziyi Zhang
Sorti le 24 septembre 2003
Il y a deux mille ans, la Chine était divisée en sept royaumes. Le roi du Qin, le plus cruel et le plus belliqueux d’entre eux, était régulièrement la cible de tentatives d’assassinat. Jusqu’à ce qu’un homme sans nom se présente à son palais, portant les armes des trois plus grands assassins de son temps…
Hero est certainement le drame historique le plus connu du chinois Zhang Yimou, réalisateur de La Cité Interdite ou du Secret des poignards volants. Mais avant d’apporter sa pierre à l’édifice de l’Histoire, c’est surtout une oeuvre qui nous plonge dès ses premières secondes dans les immensités de paysages méconnus de nos regards.
Les plaines de Chine qui se déroulent sous nos yeux sont impressionnantes, dignes des plus grands décors de l’Ouest. Glissant sur les montagnes gigantesques, l’ombre des nuages nous donne à peine la mesure de ces étendues engloutissant les personnages autant que les spectateurs. Nombreux sont les moments où on se surprend à oublier le temps du film pour planer avec la caméra au travers des grands espaces. Vous l’aurez compris, Hero est un film à vivre plutôt qu’à raconter. Une oeuvre qui se découvre au rythme lent des instruments à corde chinois et des entrechats meurtriers des protagonistes.
C’est au pied de ces montagnes, au coeur de ces forêts, que les personnages mènent la danse du sabre, la valse de l’épée. Des guerriers et guerrières au sommet de leur art, incarnations de personnages mythiques croisant le fer dans des chorégraphies surprenantes et dans des décors qui marquent l’esprit. Plus gros budget du cinéma chinois à sa sortie, Hero donne à voir parmi les plus belles scènes de combat au sabre du cinéma. Les différentes tonalités et les effets spéciaux se marient à merveille pour créer de véritables ballets, dont les protagonistes sont les escrimeurs autant que les vecteurs d’émotion. Les nuances de couleur, les tourbillons de feuilles automnales, les jeux d’eau, tout est fascinant dans ce film complètement disproportionné. Alors que le cinéma occidental contemporain s’émerveillait de pouvoir rassembler des dizaines de cavaliers physiques pour la charge des Rohirrim dans Le Retour du roi, à la même époque ce ne sont pas moins de 18000 figurants qui auraient été utilisés pour incarner l’armée Qin, ses différents guerriers et ses nombreux représentants. Un cinéma hors normes, pour l’Histoire d’un pays qui l’est tout autant.
Points d’orgue de cette fresque épique, ces combats sont narrés par le personnage sans nom au roi Qin avec un mélange de respect et de fascination que nous ne pouvons que partager en tant que spectateur. À mi-chemin entre le mythe et la vérité, au travers d’un scénario faussement simple, Zhang Yimou nous offre un film d’une grande poésie et d’un gigantisme qui force le respect de ce qui deviendra l’Empire du milieu.
Sur la voix ultime de l’art de l’épée, dans la recherche de l’essence du combat, Hero nous emporte, nous engloutit dans ses histoires légendaires, dans ces duels épiques, qui construiront les prémices de l’Histoire de la Chine.
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