L’Ecole de l’impossible
de Thierry Michel et Christine Pireaux
Documentaire
L’école de l’impossible, dernier documentaire de Thierry Michel, témoigne avec réalisme de l’urgence de repenser l’enseignement en Belgique francophone.
L’école de l’impossible dépeint avec réalisme le quotidien d’une école à indice socio-économique faible de la banlieue liégeoise, le collège Saint Martin. Le documentaire croise les témoignages touchants des élèves avec le travail humain mené par le directeur de l’établissement. D’un côté, la caméra de Thierry Michel nous fait découvrir des élèves abîmés par la vie et mis à genoux par le système scolaire, qui dévoilent leur vie tourmentée avec le sourire. De l’autre, elle nous fait entrevoir le quotidien rythmé du directeur du collège. Tel un jardinier, il arrose avec amour et patience chacune de ses graines, même les plus endommagées, dans l’espoir de les voir chacune fleurir.
Le documentaire ne dépasse pas les frontières du factuel. Toutefois, il permet de s’offrir une réflexion sur la réalité de l’enseignement en Belgique francophone. Ainsi, du constat dressé par Thierry Michel, de nombreuses questions affleurent : Comment gérer une école avec tant de particularités ? Est-ce les élèves qui sont inadaptés au système scolaire ou l’inverse ? Et puis, comment en est-on arrivé là ?
En cette période où nous avons ce luxe appréciable qu’est le temps de penser, de réfléchir au monde dans lequel nous voulons vivre, il serait utile de méditer sur l’enseignement à l’aide d’outils comme le documentaire L’école de l’impossible. Quelle école voulons-nous demain en Belgique ? En effet, au vu de la réalité du Collège Saint Martin, il est certain que notre système scolaire est imparfait à l’heure actuelle, et il est urgent de le repenser pour un mieux, car l’enseignement est à la société ce que les reins sont au corps humain.
Le film de Thierry Michel mérite donc d’être visionné, ainsi que toute autre documentation sur la situation scolaire belge actuelle, afin de réfléchir sur l’enseignement de demain. Toutefois, il faut lui reconnaître un défaut : le point de vue des enseignants, pourtant acteurs centraux du monde scolaire, est trop peu présenté. L’absentéisme des professeurs est même pointé du doigt par le directeur, ce qui, sans explication, est bien dommage.