auteur : Norman Ginzberg
éditions : Héloïse d’Ormesson
sortie : juin 2014
genre : Historique, guerre
Norman Ginzberg, auteur et journaliste franco-américain, publie son deuxième roman aux éditions Héloïse d’Ormesson : Omaha. Après avoir décortiqué et exploré le western dans Arizona Tom, il s’attarde sur une autre période historique, la Seconde Guerre mondiale. Ce n’est pas la première fois, car il a déjà traité le sujet sous son vrai nom, Jean-Christophe Giesbert, assisté de son frère, Franz-Olivier. Le sujet ne pouvait que les intéresser, leur père ayant débarqué avec les américains, le 6 juin 1944.
Comme précédemment dans Arizona Tom, Ginzberg ne se contente pas de raconter une histoire classique, mais tente de les rendre plus proche du réel ou de bouleverser l’image que l’on a d’un genre ou d’une période historique. Pour le débarquement de Normandie, il réfute le côté manichéen que l’on nous a servi à toutes les sauces dans les cours d’histoire ou les films héroïques. Dans son roman, pas de gentils ou de méchants typés, juste l’horreur de la guerre et ce qu’elle comporte de folie, d’injustice et de saleté.
Pour développer son propos, l’auteur imagine l’histoire de deux frères : Walton et Karl Zimmerman. Le premier sert sous la bannière étoilée quant au second, il commande une section de Panzers SS. Nés tous les deux de parents allemands qui voient d’un bon œil la montée du national-socialisme, ils sont amenés à faire des choix. Walton est devenu un yankee pur souche et décide logiquement de s’engager auprès de ses compatriotes, alors que Karl est endoctriné par la vision hitlérienne et retourne en Allemagne s’engager dans les jeunesses hitlériennes. Les deux frères risquent alors de se retrouver sur le champ de bataille.
Comme dit précédemment, Ginzberg fuit le manichéisme pour explorer ce que l’homme devient et quand il est confronté à la guerre. Les américains peuvent violer et assassiner des prisonniers et les nazis peuvent être des soldats qui se comportent avec honneur et respectant le code militaire. De même, les normands ne seront pas tous résistants ou collabos, mais se battront aussi avec leurs états d’âmes et leurs envies de survivre.
En définitive, Omaha arrive à intéresser sur un sujet pourtant mille fois vu, grâce à une exploration psychologique intéressante des protagonistes. Le seul bémol se retrouve dans l’écriture du romancier qui, en insérant beaucoup de termes militaires et leurs explications, semble vouloir convaincre le lecteur de la qualité et la véracité de ses recherches ou de ses connaissances.