The Lodge
de Severin Fiala et Veronika Franz
Horreur, drame
Avec Riley Keough, Jaeden Martell, Lia McHugh, Richard Armitage, Alicia Silverstone
Initialement voué à une sortie en salle mais finalement dévolu, crise sanitaire oblige, à aller grossir les rangs de la VOD, The Lodge, série B horrifique plus ou moins efficace, devrait logiquement tirer parti de cette réattribution, le film se prêtant peut-être plus à ce type d’exploitation malgré son ambition affichée mais légèrement démesurée.
Plusieurs mois après le suicide de leur mère, Aiden et Mia se voient obligés de passer les vacances d’hiver isolés dans un chalet retiré en compagnie de la nouvelle compagne de leur père, qu’ils estiment en partie responsable de la mort de leur mère. Tandis que toute communication avec l’extérieur devient impossible, d’étranges événements commencent à survenir et à faire douter chacun de sa santé mentale.
Auteurs il y a cinq ans d’un Goodbye Mommy (présenté à l’époque au BIFFF), film d’horreur déjà atmosphérique et fortement influencé dans le style par celui de Michael Haneke, Severin Fiala et Veronika Franz reviennent avec un film de genre jouant principalement sur des effets d’ambiance et sur une peur basée sur la suggestion. Pour le coup, ce The Lodge semble s’inscrire dans une mouvance plus clairement rattachée au cinéma de genre, et le film fait immanquablement penser à ceux d’Ari Aster, particulièrement Hérédité dont il va jusqu’à « emprunter » le plan d’ouverture.
Leur premier long donnait donc déjà cette impression et le second vient la confirmer : Fiala et Franz sont davantage des faiseurs, tendance « imitateurs », que de véritables auteurs, et leurs films semblent destinés à en suivre d’autres, de manière plutôt efficace mais très appliquée, voire opportuniste. Si cet exercice de style « bien fait » présente un intérêt, c’est plutôt dans l’inévitable « twist », passage obligé du genre qu’il réside. Sans le révéler, celui-ci s’avère étonnamment simple, voire bateau, mais implique un certain pervertissement des codes du genres, même si les conséquences scénaristiques qu’en tirent les auteurs font finalement plutôt balancer le film dans le grand-guignol que dans la satire corrosive.