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    The Keeper of Lost Causes de Mikkel Norgaard

    the keeper of lost causes affiche

    The Keeper of Lost Causes

    de Mikkel Norgaard

    Thriller

    Avec Nikolaj Lie Kaas, Fares Fares, Sonja Richter, Mikkel Boe Folsgaard, Soren Pilmark

    Sorti le 20 août 2014

    Les pays scandinaves, d’un point de vue européen, sont considérés comme une sorte de paradis sur terre, idéalisés pour leur système d’éducation et judiciaire. Depuis quelques années, on se demande si les habitants du coin n’en ont pas un peu marre de cette position car ils s’acharnent à envoyer en bloc une tonne de livres et leurs adaptations cinématographiques qui montrent un tout autre visage de leur pays : la Scandinavie c’est crade, c’est glauque, c’est rempli de gens bizarres et détraqués, et tout ceci inspire pléthore d’auteurs de polars et de thrillers. Ils en sont même devenus les spécialistes mondiaux.

    The Keeper of the lost causes est pour sa part, danois et suédois (et se passe dans les deux pays). Il est aussi adapté d’un roman à succès : Miséricorde de Jussi Adler-Olsen (Kvinden i buret en danois mais la traduction révèle un peu trop sur le déroulement de l’histoire).

    Tout commence par l’opération foireuse du policier Carl Morck (qui en plus a perdu sa femme) qui, suite à une erreur de jugement, envoie l’un de ses coéquipiers à la morgue et paralyse le second. Ses supérieurs pas très ravis, décident de l’envoyer dans un bureau poussiéreux, la section Q, dédié aux vieilles affaires jamais résolues. Pour ne pas qu’il s’embête tout seul, on lui assigne par la même occasion un assistant nommé Assad, qui n’arrive pas à monter les échelons suite à son origine étrangère et qui voit cette affectation comme le moyen de faire ses preuves. On leur demande de juste lire et classer les dossiers mais Carl, dès la première enquête, a l’intuition que cette femme politique considérée comme suicidée, n’est peut-être pas morte.

    Réalisé par le presque inconnu Mikkel Norgaard, The Keep of the lost causes a pourtant quelques atouts, côté casting : Nikolaj Lie Kass (Les Bouchers verts, Anges et démons) dans le rôle principal, Fares Fares (Zero Dark Thirty), l’acteur libano-suédois, en assistant plus malin qu’il n’en a l’air et Mikkel Boe Folsgaar qui, après une performance remarquée dans A Royal Affair en roi fou, se retrouve dans la peau du frère de la disparue, atteint de lésions cérébrales. Sans oublier, au scénario, la présence de Nikolaj Arcel, qui s’était déjà occupé de scénariser Millénium et A Royal Affair (qu’il a aussi réalisé).

    Si le livre prenait le parti de l’humour de situation entre les deux protagonistes, le film est pour sa part beaucoup plus scandinave : noir comme le café qu’ils absorbent à longueur de scènes. Ce n’est pas forcément un grave problème mais l’intrigue, assez convenue et peu originale, n’aurait pas souffert d’une pointe d’humour (noir comme le café aussi) par-ci, par-là. Le point fort est plutôt à chercher au niveau des personnages. Le duo fonctionne assez bien et on devine les possibilités à explorer entre leurs différentes personnalités dans les épisodes suivants (l’un n’attend plus rien de la vie tandis que l’autre est motivé par le fait qu’on le voit plus comme un policier que comme un citoyen d’origine étrangère).

    Pourtant, même si une certaine lassitude nous prend, due à un manque d’originalité de l’histoire, il faut avouer que tout est techniquement et artistiquement bien réussi. Attendons que l’histoire se développe (le prochain épisode est déjà signé) pour juger définitivement cette série d’adaptations qui ne fait que commencer. En attendant, un petit café ?

    Loïc Smars
    Loïc Smarshttp://www.lesuricate.org
    Fondateur, rédacteur en chef et responsable scènes du Suricate Magazine

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