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    Orphelins de Dieu de Marc Biancarelli

    orphelins de dieu couverture

    auteur : Marc Biancarelli
    éditions : Actes Sud
    sortie : 20 août 2014
    genre : Western, polar

    Corse, 19ème siècle. Vénérande, jeune paysanne, est déterminée à venger son frère, à qui des bandits ont tranché la langue et mutilé atrocement le visage. Le pauvre bougre en a, depuis, perdu la raison. Pour ce faire, Vénérande fait appel au plus terrible tueur à gage qui sévi encore en Corse, l’Infernu. Ce dernier, loin de vouloir s’abaisser à aider une faible femme, est difficile à convaincre. Seul une forte somme d’argent et la perspective de pouvoir se retirer des affaires grâce à elle, le fait changer d’avis. Les deux compères s’engagent alors à la poursuite des quatre malfrats dans l’intention de les faire passer de vie à trépas. Tout au long du chemin, les liens entre ces deux compagnons improbables se resserrent. L’Infernu se confie peu à peu à la jeune paysanne en lui contant le temps où il chevauchait parmi « la république des bandits » commandée par le légendaire Théodore Poli.

    En ouvrant cet ouvrage, nous sommes tout d’abord un peu déroutés par le style employé par l’auteur. Il correspond sans aucun doute à l’époque et au style de vie des personnages mais il peut s’avérer un peu lourd pour le lecteur. Mais la crainte a été de courte durée et on se laisse vite prendre pas ce style épique qui rajoute du piment à l’histoire. Nous dirons, néanmoins, que la brièveté du récit (235 pages) se justifie pour éviter que le lecteur ne finisse assommé par ce langage peu courant.

    L’auteur nous transporte dans l’Histoire corse à la manière d’un western. Au fil des pages, nous ne pouvons nous empêcher d’avoir une petit pensée pour True Grit, le livre de Charles Portis, qui fut transposé deux fois sur grand écran. Ici, l’Infernu, a le rôle d’un tueur à gage, personnage plus crédible qu’un shérif à cette époque, en Corse.

    On sent que l’auteur a voulu se détaché de l’Histoire pour se rattaché à la mémoire d’un peuple et aux légendes qui y circulent. L’histoire de Vénérande est imaginaire. Cependant, le grand bandit, Théodore Poli, a bel et bien existé mais en ce qui concerne l’Infernu, pas de trace de lui. Mais, sait-on jamais… Sa vie est sans doute proche d’une ou l’autre canaille corse de cette époque.

    Tout au long du récit, l’auteur nous pousse à une réflexion sur la guerre et l’influence qu’elle peut avoir sur un homme. Après tant d’atrocités commises, peut-on revenir à une vie normale ?

    En définitive, ce livre nous surprend positivement. Ce roman épique nous replonge à l’époque où nous pouvions nous blottir à côté de nos parents pour regarder un vieux western. Quel plaisir que de suivre ce vieux bandit au cour de l’histoire ! Que ne rêvions nous pas, étant enfant, d’être sauvé par une telle canaille ?

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