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    [BIFFF 2020 (ou presque)] La chasse de l’espion invisible démoniaque…

    On ne va pas le répéter à chaque fois, le BIFFF est annulé. Les vacances de Pâques aussi, ça fait un mois que ces fichus gosses sont en vacances et que leurs parents s’obstinent à faire semblant de travailler à la maison. Mais qui dit annulation ou blocage à la maison, ne dit pas s’interdire ce plaisir coupable de regarder des films pourris, chelous, dingues, subversifs, dérangeants, gores, etc. Pour cela on a écumé les plateformes de VOD pour trouver un paquet de films correspondant à l’esprit de ce cher festival et vous partager deux trois idées pour pouvoir amener le BIFFF dans votre salon. Tuez encore ? Jamais plus !


    Y a-t-il un pigeon pour sauver l’humanité ?

    Je commence ma journée avec un film d’animation d’espionnage. Au BIFFF il y a toujours quelques séances pour nos chères têtes blondes. On ne passe pas son temps à noyer leur souvenir dans la Troll, à les voir possédés ou zigouillés dans des dizaines de films (enfin si, un peu quand même).Les Incognitos est le nouveau film de Blue Sky Studios (le concurrent de Disney qui produisait L’âge de glace mais qui depuis a été racheté par Disney et ne faisait plus grand-chose). Comme dans Spy Time (déjà vu au BIFFF y a un bout de temps, Kingsman, Johnny english ou encore Spy de Paul Feig, on retrouve la sempiternelle confrontation entre espion super méga giga trop cool et second couteau sur qui reposera le sort du monde tout entier. Will Smith fait la voix de l’espion coolos et Tom Holland, du gaffeur mais inventeur malin qui grâce à ses inventions délurées (feux d’artifices avec des chiens mignons pour hypnotiser les assaillants par exemple, mais surtout le moyen de changer un humain en pigeon !), va tenter de sauver la planète. C’est mignon, c’est rigolo, c’est sympathique mais il manque peut-être un peu ce de côté épique et original qui fait qu’un film d’animation restera dans les mémoires. L.S.

    Invisible Man, il est fou Afflelou !

    Ça y est, le BIFFF commence enfin ! Et quoi de mieux qu’une bonne Troll pour ouvrir les hostilités ? Direction donc le bar le plus proche pour y dénicher le précieux breuvage. Mission réussie même si le tarif a clairement augmenté cette année au BIFFF : 250€ et une citation à comparaître. Mais bon, quand on aime, on ne compte pas ! 20h, direction la salle Ciné 13 pour découvrir Invisible Man, le premier blockbuster de cette cuvée 2020. L’engouement est palpable, portables sur vibreur, le livreur Amazon sonne à la porte, la pièce s’assombrit, applaudissements pour chaque logo, le livreur crie « LA PORTE ! » pas de doute, le BIFFF est là !

    Invisible Man, c’est l’histoire d’Alain, un opticien très riche qui bat sa femme dans sa grosse villa, sur les hauteurs de San Francisco. Celle-ci s’échappe en douce pendant la nuit et se réfugie chez un ami. Elle craint le retour d’Alain à tout moment, mais on lui apprend qu’Alain s’est suicidé. Bonne nouvelle d’autant que ce dernier lui laisse 5 millions de dollars et cinq caisses de lunettes solaires Ice Tea… « LA PORTE ! » nous crie le livreur depuis 20 minutes de film, je lui dis de fermer sa gueule car, même si ça ne ressemble à rien, l’ambiance du BIFFF possède ses codes et déteste les relous. Sur ce, tchin-tchin à distance avec mon voisin qui tond sa haie. Surprenant me direz-vous ? Pas du tout, cette année, on peut prendre nos verres dans la salle. Merci qui ?

    Bref, Alain est mort (mais pas du Covid) et sa femme fête ça en achetant un escabeau à ses potes. Mais Alain revient, Alain revient parmi les siens et est déterminé à faire chier sa meuf. Sauf que personne ne le voit. Et oui, Alain a bien pris soin de priver le monde de lunettes. Violent, mais pas con le mec ! Et comme Alain a deux paires pour le prix d’une, il va tuer et frapper là où ça fait mal, en faisant porter le chapeau à son ex. Invisible Man, c’est vachement bien. Mention spéciale à l’acteur qui joue l’homme invisible ! Quelle performance avec si peu de texte ! M.M.

    The Hunt : la chasse est ouverte…

    Ce film en a pris plein la gueule. Il devait sortir fin 2019 et a été reporté par le studio après des tueries aux USA. Reporté en mars, il a dû être de nouveau annulé pour cause de Coronavirus. En plus, tout le monde aux USA s’est mis à critiquer le message qu’il véhicule. On retrouve donc sur l’affiche : « Le film dont on a le plus entendu parler sans jamais l’avoir vu… pour l’instant ». Mais pourquoi ? Pour un simple survival à la Hunger Games où des gens sont largués au milieu de nulle part et doivent survivre ? Pas tout à fait. Si la survie et les scènes de tueries sont directement bien présentes, on se rend vite compte que le film va jouer avec nos attentes : chaque héros présumé se fait vite buter, les proies sont des gens peu fréquentables (complotistes, racistes, etc.), les chasseurs sont des démocrates américains engagés (vegan, féministe, engagé pour le climat, etc.), … Les scénaristes attaquent tout le monde pour critiquer la volonté de tout politiser mais aussi pour accoucher d’un film loufoque et inattendu. L’héroïne (Betty Gilpin) est badass à souhait et le film propose quelques moments géniaux mais tire un peu trop en longueur son concept. L.S.

    Blagues sur le caca = film de merde

    Après Wyrmwood : Road of the Dead, une sorte de Max Max cheap avec des zombies, Kiah Roache-Turner veut réitérer l’exploit avec cette fois le film de démons. Le monde de Nekrotronic se comporte de deux entités : d’un côté les Démons, de l’autre les Nécromanciens qui font tout pour les buter. Mais avec le temps, les Démons deviennent plus malins et investissent le Web. Une Big Boss, jouée par Monica Bellucci, a l’idée ultime pour chopper des millions d’âmes : faire un jeu pour téléphone à l’image de Pokémon mais pour attraper des fantômes. Pour sauver le monde, les derniers Nécromanciens trouvent un élu, un orphelin recueilli par une famille propriétaire d’une entreprise qui vide les fosses à caca. Ce métier est un bon prétexte pour enchaîner en trois premières minutes de film, 4 blagues débiles sur le caca. En un sens, c’est parfait, le film ne dépassera pas le stade anal : effets spéciaux ratés, histoire ridicule, etc. Une poilade pour le réalisateur, de la merde pour nous (moi aussi je sais faire des blagues sur le caca). Mais qu’est-ce que Monica Bellucci est parti faire dans cette galère ? L.S.

    Loïc Smars, Matthieu Matthys

    Loïc Smars
    Loïc Smarshttp://www.lesuricate.org
    Fondateur, rédacteur en chef et responsable scènes du Suricate Magazine

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