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    « Les Poupées de Nijar », un roman touchant et prenant

    Titre : Les Poupées de Nijar
    Auteur : Gilles Vincent
    Editions : Au Diable Vauvert
    Date de parution : 13 février 2020
    Genre : Roman, Polar

    Thomas Volner est photographe du chaos, reporter tout terrain, il met son œil au service du drame et des catastrophes pour rendre compte de ces réalités. Après des jours à déprimer suite au départ de sa femme, il retourne à son agence et demande à être envoyé en reportage. Le voici missionné pour faire un reportage sur la mer de plastique, une immensité de serres situées en Andalousie, jardin de l’Europe. Il y fait la rencontre d’Aman Moussa, jeune érythréen, coincé là-bas avec comme rêve de quitter l’Espagne et de rejoindre l’Angleterre et sa bien-aimée. Thomas Volner le prend en affection et se met en tête de l’aider.

    En parallèle, des enlèvements font trembler la ville de Nijar,ville située non loin des serres. Des enfants de la ville se font enlever et sont retrouvés pendus quelques jours après. La commissaire Alba Martin Robles, enfant du pays, et son acolyte Fraga mènent l’enquête.

    Tous ces personnages, les présents et les absents vont se croiser et tisser une histoire plus veille que ces enlèvements. Enlèvements qui se révéleront n’être que la suite macabre et logique d’une blessure ancienne, une blessure à échelle nationale.

    Les Poupées de Nijar est un roman touchant et prenant. On aimera le lire non pas forcément pour l’écriture qui est au demeurant très respectable, mais plutôt pour l’habileté avec laquelle il enchaîne le passé et le présent, et avec laquelle il nous fait croire que le personnage clé sera Thomas Volner. Alors qu’à moins de la moitié du récit, le lecteur sera surpris par le retour de la femme de ce dernier, Ingrid Volner.

    A partir de ce moment, le roman se transforme en un portrait émouvant d’une femme encore amoureuse, d’une femme déterminée et solide. Ingrid est indéniablement un superbe personnage. Il en va aussi de même pour la commissaire Alba Martin Robles et pour Blanca Carillo. Les hommes s’effacent et laissent place au sexe faible qui, comme un pied de nez à cette assertion, deviennent la force pure et le courage incarné.

    Les Poupées de Nijar est un bon roman, il se tient d’abord par une écriture efficace, maîtrisant correctement le suspens. Il se tient ensuite par le traitement de ses personnages et la manière dont les interactions sont gérées. C’est un plaisir de suivre chaque caractère et de les voir évoluer à travers l’enquête et le récit. Et enfin, le roman se tient par sa capacité à relier divers éléments semblant éloignés l’un de l’autre nous forçant à prendre de la hauteur et à anticiper l’histoire de manière systémique.

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