Texte et mise en scène de Gaëlle Gourvennec. Avec Aëla Gourvennec, Gaëlle Gourvennec et Marie Vaiana. Du 11 au 22 février 2020 au Théâtre de la Vie.
Au cœur de la commune de Saint-Josse, le théâtre de la vie vous accueille dans une ambiance chaleureuse et quasi familiale. C’est dans ce petit théâtre bruxellois que la compagnie des Plaisirs chiffonnés présente sa pièce Désosse-moi (si tu l’oses !). Sur scène se tiennent trois femmes, comédiennes, chanteuses, danseuses et musiciennes. Chacune d’entre elles évolue avec facilité dans les différents arts présentés, en manifestant beaucoup d’agilité pour passer de l’un à l’autre. L’objectif de la compagnie était de mêler les arts, au point de rendre poreuse la limite entre chacun d’entre eux. Une chose est sûre, c’est que le pari est réussi, puisque le spectacle se présente comme un tout uniforme dans lequel chaque style artistique complète les autres.
Les tableaux s’enchaînent sans se ressembler, montrant à chaque fois une nouvelle facette du rapport au corps féminin : la sexualité et le désir physique, la maternité et la beauté du don de la vie, mais aussi le corps féminin maltraité, jugé, changé en objet, hypersexualisé. Puis viennent les idées de combat, de colère issue de plusieurs siècles de domination, de libération de la femme à nouveau maîtresse d’elle-même et libre, etc.
La musique donne du rythme à cette mise en scène, surprenant sans cesse le spectateur et maintenant son attention en éveil. On apprécie particulièrement l’exploration de toutes les facettes de l’instrument. Le décors, quant à lui, est minimaliste mais réussi : les éclairages enveloppent et habillent efficacement les tableaux représentés.
Le texte, poétique, est plaisant à entendre et bien défendu par les comédiennes. Son côté symbolique ne le rend pas limpide. Toutefois, ce manque de clarté n’entache en rien la compréhension générale. Au contraire, cela contribue à l’atmosphère onirique qui donne au spectateur l’impression d’être dans un tourbillon de pensées, une réflexion générale et universelle sur le corps féminin et tout ce qu’il implique comme beauté, plaisir et souffrance. Un appel à l’affirmation de soi en tant qu’être libre que nous recommandons chaleureusement.