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    La disparue de l’île Monsin d’Armel Job

    Titre : La disparue de l’île Monsin
    Auteur : Armel Job
    Éditeur : Robert Laffont
    Date de parution : 6 février 2020
    Genre : roman policier

    Le dernier roman d’Armel Job, La disparue de l’île Monsin, est un récit à suspense sur la disparition d’une jeune femme dans la région de Liège. Une réflexion sur la culpabilité et l’isolement qu’elle engendre.

    Seule sur un pont dans la tempête

    Eva est une jeune femme d’une trentaine d’années originaire d’Eupen en Belgique. La dernière fois qu’elle a été aperçue avant sa disparition, elle se tenait avec un bouquet de fleurs sur un pont de l’île Monsin, un soir en pleine tempête. Que s’est-il passé ? A-t-elle sauté ? Est-elle partie avec un inconnu ?

    Au fil du roman, le narrateur nous force à explorer plusieurs hypothèses. Pour ce faire, il passe du point de vue d’un personnage à l’autre : témoins, famille, agent de police… Comme souvent, chacun y va de ses propres conjectures et ne détient qu’une part de la vérité. Si ce procédé fonctionne bien et permet peu à peu de mieux comprendre ce qui est arrivé à Eva, l’insertion d’une ou deux phrases par un narrateur omniscient créé une sorte de dissonance qui casse un peu cet effet (ex. « Plus tard, quand l’affaire fut bouclée, Lipsky, comme on le verra, devait revenir sur cette boutade. »).

    Malgré un sujet assez triste, le style de Job en manque pas d’humour et d’une pointe d’ironie. On regrette juste certains clichés inutiles du genre : « Comme la plupart des individus de genre masculin, il se demandait où pouvait bien se nicher la beauté d’un bébé. »

    Tous coupables ?

    L’aspect le plus intéressant du roman réside dans le questionnement qu’il suscite. Un peu comme l’inspecteur Lipsky, le lecteur suspecte un à un les principaux témoins d’être responsable du meurtre d’Eva, mais le zèle du jeune policier se révèle au final contre-productif. Si les témoins ont tous quelque chose à se reprocher, sont-ils pour autant coupables ? Peut-il y avoir des raisons légitimes de ne pas raconter toute la vérité ? L’apprentissage de Lipsky est aussi le nôtre.

    La détresse d’Eva et sa difficulté à surmonter un traumatisme d’enfance fait par ailleurs réfléchir à la façon dont le silence nous éloigne insidieusement de nos proches. La peur, l’échec, et la honte renforcent notre sentiment de solitude. Mais ces sentiments peuvent-ils aussi, si on les accepte et si on les partage, nous rapprocher des autres ?

    Soraya Belghazi
    Soraya Belghazi
    Journaliste

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