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    Ressacs, jusqu’au 1 décembre au théâtre des Martyrs

    De et par Agnès Limbos & Gregory Houben. Du 27 novembre au 1 décembre 2019 au Théâtre des Martyrs. Crédit photo : Alice Piemme

    Quand les spectateurs rentrent dans la salle, Agnès Limbos et Gregory Houben sont déjà là à les attendre. Ils sont assis à une table centrale, entourés par quelques objets, et regardent le public s’installer en échangeant entre eux des mots imperceptibles. On dirait qu’ils sont là depuis toujours, tant que quand ils se lèvent et que la musique live commence, on est surpris, et le spectacle démarre dans l’allégresse. Grâce à cette esthétique burlesque, qui accompagne la pièce jusqu’à la fin, Ressacs aborde des sujets sociopolitiques importants de manière drôle et accessible aussi à un jeune public. 

    Les comédiens-conteurs racontent l’histoire d’un couple qui avait réalisé le rêve capitaliste : une belle maison avec un jardin et une voiture luxueuse, plein de conforts et, en gros, tout ce qu’ils pouvaient désirer. Ensuite, ils perdent tout et se retrouve à bord d’un rafiot emportés et bercés par les ressacs de la vie, et les hasards liés aux choses matérielles. Suite à une tempête, ils échouent sur une ile où ils ont la chance de pouvoir tout reconstruire, petit à petit, et de créer un petit royaume. Pour ce faire, ils profitent des indigènes en recréant un système basé sur l’exploitation et la suprématie. Puis la vie suit son cours et les amène en haut et en bas en répétant toujours le même schéma.

    A l’aide d’un usage ingénieux et étonnant des objets qui se trouvent tout autour, certains visibles et certains cachés, la narration se déroule de manière amusante et drôle. Le choix d’une mise en scène simple, pour parler de l’accumulation de richesses, est très efficace : mis dans un univers de symboles, même des sujets comme le colonialisme et le consumérisme peuvent être ramenés à l’essentiel et expliqués presque comme si c’était un jeu d’enfants. 

    Ce qui contribue aussi à garder cette distance avec les sujets est l’utilisation de l’anglais, parlé de manière assez simple, en jouant sur l’accent et en introduisant aussi des phrases connues par tout le monde (« I have a dream ! »). La musique intervient de temps en temps à rythmer le spectacle et reprend parfois un style gospel pour demander à Jésus d’aider ce pauvre couple à avoir plus de richesses, plus de possibilités, plus de tout. 

    Ressacs est un spectacle qui mêle le théâtre d’objet, la musique live et un jeu d’acteur décomplexé, précis, et sincère : on a l’impression que les comédiens s’amusent à jouer mais aussi à écouter l’histoire qu’ils racontent. Malgré il soit peut-être un petit peu répétitif dans la deuxième partie, le spectacle offre une heure d’amusement et de rigolades tout en traitant des thématiques sérieuses et engagées. Conseillé pour un jeune public. 

    Elisa De Angelis
    Elisa De Angelis
    Journaliste du Suricate Magazine

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