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    Le Mans 66 : un biopic sportif sans les poncifs du genre

    Le Mans 66
    de James Mangold
    Sport, Drame, Biopic
    Avec Matt Damon, Christian Bale, Caitriona Balfe
    Sorti le 13 novembre 2019

    James Mangold, c’est le réalisateur de blockbuster plutôt moyen comme Knight and Day ou les films de Wolverine, autant que le passeur inspiré d’histoire américaine comme dans Copland ou Walk the line. Avec Le Mans 66, il mélange les deux styles en livrant un blockbuster à l’ancienne où le fond est tout aussi important que l’action.

    Le Mans 66 raconte la rivalité de cette année-là entre le constructeur automobile tout puissant Ford et l’écurie Ferrari qui gagne toutes les courses automobiles. Après avoir été débouté par le patron de Ferrari au profit de Fiat, Henry ford II confie à Carroll Shelby, ancienne pilote à succès devenu concepteur de prototypes, la mission de concevoir une voiture capable de battre les champions italiens. Contre l’avis de ses patrons, il s’associe avec le pilote Ken Miles, un britannique aussi doué qu’antipathique aux pontes de l’usine Ford.

    Sans pourtant autant renier le grand spectacle et des courses à couper le souffle (autant pour l’amateur de courses automobiles que pour le spectateur curieux), Mangold n’en oublie de faire un film et aborde plusieurs thèmes bien plus intéressants. Grâce au duo atypique que forme Shelby et Miles, il aborde l’amitié, la passion de deux hommes prêts à tout pour arriver à leur rêve. Mais aussi, au travers du personnage de Ken Miles, incarné génialement par Christian Bale, ces hommes parfois laissés de côté au nom du pouvoir de l’argent, de l’importance du divertissement, attiré par un « American way of life » souvent bien illusoire.

    L’autre force de Le Mans 66 c’est de ne pas se laisser aller aux poncifs habituels de ce genre de films. Pas de tragédies, de problèmes d’alcools ou des soucis avec le père, pas d’histoires d’amour, de surhommes invincibles ou de victoire sublimes à la dernière seconde. Le film se concentre sur ses thématiques, sur ses dialogues, sur le jeu impeccable de ses acteurs et sur des courses captivantes mais aussi des scènes de pilotages où on sent le danger et la mort à chaque virage, loin parfois du côté glamour de scènes de voitures d’autres films du genre. Les nostalgiques des vieilles carrosseries apprécieront aussi tous les vieux modèles sublimes que compte le film.

    Loïc Smars
    Loïc Smarshttp://www.lesuricate.org
    Fondateur, rédacteur en chef et responsable scènes du Suricate Magazine

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