Donbass, Les confins
de Renat Davletariov
Drame de guerre
Dans le cadre de la première semaine du nouveau cinéma russe qui se tient au cinéma Aventure à Bruxelles du 25 au 31 octobre 2019, les spectateurs ont pu voir le film de Renat Davletariov, Donbass, Les confins. Faisant écho au film Donbass de Sergei Loznitsa, primé au festival de Cannes, ce huis-clos dans un village de l’est de l’Ukraine ne tient malheureusement pas ses promesses.
Confins de Donetsk. Andrei Sokolov, jeune soldat de l’armée ukrainienne, envoyé dans la zone du conflit, se réfugie, pour échapper aux bombardements, au sous-sol d’un immeuble, où il est amené à rencontrer des gens venant des deux côtés du conflit, ayant des destins et des opinions différentes. Mais ils ont tous le même rêve : ils veulent que cette guerre se termine le plus rapidement possible…
Une occasion manquée
En plaçant dans ce village des Ukrainiens aux opinions contraires, le réalisateur aurait pu nous parler de l’absurdité de la guerre et des conséquences désastreuses de celle-ci, dans laquelle les civils sont toujours perdants. Il aurait pu mettre l’accent sur le sort des populations des deux côtés de la ligne de front, en montrant que ceux-ci faisaient partie d’une même nation, l’Ukraine. En regardant la première heure du film, un spectateur assez ouvert d’esprit pourrait encore le penser.
Une fin invraisemblable
Malheureusement, Renat Davletariov ne peut s’empêcher de prendre parti. En présentant les forces séparatistes appuyées par Moscou comme des combattants de la liberté, en insinuant que seules les forces ukrainiennes soient responsables de bavures et d’exactions, en présentant la Russie comme la mère patrie. D’autant plus que pour souligner son propos, le réalisateur a dû insérer dans la dernière partie du film un retournement de situation totalement invraisemblable.
A la vision de ce film, le spectateur soit se détournera du cinéma russe, soit sera triste et affligé. Il se demandera pourquoi un grand nombre de productions actuelles russes n’envisagent les événements que sous un prisme nationaliste et patriotique. Renat Davletariov avait l’opportunité via ce film de faire dialoguer les différentes communautés. Malheureusement, la dernière partie de son film gâche tout.