Chorégraphie : Ariane Liautaud, danseurs : Esmé Page, Emile Gayoso, Janice Iandritsky, Florian Brisset, Ariane Liautaud et Karim El Toukhi
C’est une danse qui se danse à deux et où l’improvisation est maitresse. Les pas ne sont pas fixés d’avance, il n’y a pas de séquence et les deux partenaires glissent ensemble. L’homme (comme le veut la tradition) guide la femme qui se laisse naturellement porter, ne cherchant pas à deviner ou à jouer un coup d’avance.
En 2013, Ariane Liautaud et Karim El Toukhi fonde, à Paris, Tangoart qui a pour but de diffuser la culture argentine et de faire la promotion des artistes argentins en France. La compagnie propose des spectacles originaux et des interventions artistiques en dehors de la scène, amenant le tango là où on ne l’attend pas. En 2017, Ariane et Karim créent le spectacle Seasons, il passe par la région parisienne puis par la Bretagne. Et c’est deux ans plus tard, qu’il arrive à Bruxelles pour deux soirs de représentations exceptionnelles au 140, à Schaerbeek.
La salle est grande et le public ne remplit pas totalement les sièges. Sur scène, sobriété absolue, aucun décor, le ton est donné, ce sera le tango et rien d’autres. Le spectacle commence par l’été ; tableaux efficaces, lumière forte et chaleureuse, musique de Vivaldi et Piazzolla ainsi qu’une petite incursion du côté de l’ornithologie avec des trilles joyeuses d’oiseaux. Suit alors l’automne, une des parties les plus intéressantes d’un point de vue lumière et fluidité des tableaux. Les couples se forment et se déforment, nous racontent des histoires tragiques et des histoires romantiques. Puis vient l’hiver et ce duo splendide et intense et le printemps avec cet amour retrouvé et cette douce moquerie des trios amoureux accrochés à leurs téléphones.
Seasons fait le tour de l’amour en quatre saisons et décrit des situations tantôt gênantes et violentes tantôt émouvantes et sensuelles. Mais toujours, il y a cette élégance propre au tango et à ses mouvements fluides et ancrés. C’est un beau spectacle qui respire la passion et nous pourrons regretter que la salle n’ait pas su lui offrir un écrin plus chaleureux et flatteur.