More

    Substance, dans les méandres de l’au-delà

    Titre : Substance
    Auteur : Claro
    Editions : Actes Sud
    Date de parution : 21 août 2019
    Genre : roman

    Benoit (sans accents), dit aussi Sanflex, vit avec la Tante depuis que celle-ci l’a sorti du Dortoirs aux Entrailles. Femme de mystère, elle passe son temps à cuisiner les repas les plus étranges du monde, à regarder de vieilles émissions d’horreurs en compagnie de ses amies, et à tenir fermement close la porte de sa chambre. Son passe-temps préféré, c’est d’acheter des maisons en viager.

    Benoit, orphelin de son état, se questionne beaucoup sur la vie, et surtout sur la mort. Un soir, au cours d’une veillée mortuaire, les connaissances de Benoit à propos de l’au-delà vont s’approfondir grâce à la découverte d’une nouvelle substance : l’ectoplasme. C’est ainsi qu’il décide de se lancer dans une véritable quête de compréhension de l’autre monde. La seule amitié de Benoit réside en la personne de Marguerite, une jeune femme à la vie vagabonde, sujette aux enlèvements extraterrestres.

    Entre personnages à la limite du macabre et situations rocambolesques à la limite du compréhensible, Substance est un ouvrage qui se range dans une catégorie au-delà du bizarre. Par le biais de somptueuses constructions de phrases, Claro perd le lecteur dans les méandres des pensées de son personnage. Il joue avec une certaine virtuosité avec les événements, s’amusant de la limite étroite entre le monde des morts et le monde des vivants, entre les rêves et la réalité, entre l’imagination et le concret.

    Malheureusement, toutes ces figures de style desservent l’histoire et laissent le lecteur désemparé face aux événements. Au final, le manque de compréhension du récit empêche la réflexion de se développer. Même la chute de l’ouvrage, dans laquelle on sent pourtant la présence d’une révélation finale, ne laisse rien d’autre que la frustration d’un grand point d’interrogation et le soulagement d’avoir enfin atteint la dernière page.

    Une lecture laborieuse d’un roman à l’allure élitiste, dont la principale qualité est également le plus grand défaut. A ne lire que si vous appréciez les constructions de phrases et le vocabulaire alambiqués, ou si vous avez envie de vous prendre la tête.

    Derniers Articles