Titre : Cortex
Auteure : Ann Scott
Editions : J’ai Lu
Date de parution : 19 juin 2019
Genre : roman
Ann Scott a longtemps dépeint le monde de la musique et ses écueils avec Asphyxie ou encore Superstars, roman devenu culte aujourd’hui.
Dans Cortex, le 7e art est à l’honneur ainsi que ses célébrités telles que Julia Roberts, Steven Spielberg, Meryl Streep, Leonardo DiCaprio ou encore Al Pacino. Celles-ci se réunissent pour assister à la cérémonie des Oscars lorsqu’une bombe explose.
Nous passons directement de l’univers glamour à des scènes presque post-apocalyptiques qui sont décrites très précisément sans être glauques et écrites avec une plume libérée, parfois dérangeante mais extrêmement maîtrisée.
L’auteure décrit le chaos qui règne après l’attentat à travers les yeux de trois personnages : Angie, jeune réalisatrice française qui vient de retrouver son premier amour ; Burt, humoriste new-yorkais déguisé en Tom Hanks pour l’occasion et Russ, un vieux producteur californien et veuf depuis peu. Ce drame pousse les protagonistes à se questionner sur leur propre existence. Chaque personnage permet donc d’explorer des réflexions et une palette d’émotions différentes sur des sujets divers comme la mort, l’insécurité et le deuil.
Ce livre traite de nombreux thèmes comme notre rapport à l’image et à la célébrité, la société d’aujourd’hui de plus en plus dématérialisée, les réseaux sociaux, les changements de comportement ou encore l’avenir du cinéma privé de ses étoiles légendaires. Les informations concernant les célébrités décédées, blessées, indemnes ou absentes de la cérémonie sont distillées tout au long du roman, ce qui renforce la sensation de voyeurisme.
Les stars d’Hollywood ne sont pas fantasmées mais représentées de manière extrêmement réalistes. C’est également un hommage au cinéma d’antan lorsque la notoriété ne se calculait pas au nombre de followers, de likes ou de #rip.
Il s’agit donc d’un livre d’actualité, fortement marqué par les récents attentats dans le monde, avec une atmosphère nostalgique et sombre malgré de belles lueurs d’espoir. Dès les premières lignes, nous sommes plongés dans une Amérique encore meurtrie par les attentats du 11 septembre pour n’en ressortir qu’aux dernières lignes.