Titre : La libraire de la Place aux Herbes
Auteur : Éric de Kermel
Editions : J’ai Lu
Date de parution : 15 mai 2019
Genre : Roman
Epuisés par Paris, Nathalie et Nathan partent s’installer à Uzès, dans le Gard. Alors que Nathan poursuit son travail d’architecte le plus souvent hors de la maison, Nathalie, précédemment enseignante de littérature au lycée, a besoin d’un nouveau projet. L’hésitation n’est donc pas grande quand elle voit que la librairie de la Place aux Herbes est à vendre. Elle va alors découvrir qu’être libraire, c’est autant partager sa passion des livres que faire des rencontres.
La libraire de la Place aux Herbes est divisé en 10 chapitres, soit 10 histoires. D’abord celle de Nathalie et de son nouveau choix de vie, et puis celle de ses clients comme l’émancipation de Cloé, le cheminement de Jacques, les voyages de Philippe, l’apprentissage de Leïla, le secret de Bastien, etc. Ces courts récits sont l’occasion de parler de livres, de relations humaines, de la perte, de l’amour, de l’amitié, de la spiritualité et ainsi de philosopher dans tous les sens sur la vie et ses péripéties. Ce qui témoigne d’un bel équilibre est qu’on ne sait pas si ces dix histoires sont des prétextes pour parler de certains livres ou si certains livres ont servi de prétexte pour développer l’histoire de ces dix personnages.
Le charme du livre d’Éric de Kermel tient de fait beaucoup à son amour des livres qui est aussi un moyen de célébrer une autre passion de l’auteur, (les livres sur) la nature. Son roman est parcouru de références littéraires dont le lecteur trouvera une liste à la fin. Enfin, le charme opère aussi grâce au fantasme d’une certaine vie, proche de l’image d’Épinal, une vie simple et bienveillante, dédiée aux livres et à l’humain dans cette charmante petite ville du Sud en pierres où le soleil et le marché réchauffent les contacts humains…
Mais malheureusement, c’est précisément là que le roman d’Éric de Kermel perd des plumes. En effet, la qualité littéraire de La libraire de la Place aux Herbes laissera les lecteurs plus exigeants un peu sceptiques à cause de ses récits gentillets et de ses réflexions et dialogues convenus qui semblent parfois tout droit sortis d’ouvrages de développement personnel. Certains reprocheront également au personnage de Nathalie son caractère bobo et son côté psychologisant.
Ainsi, pour certains lecteurs, il s’agira d’un roman de gare sans intérêt (si ce n’est la liste des recommandations de lectures !) ; pour d’autres, il s’agira au contraire d’un chouette petit roman d’été célébrant les livres et la bienveillance.