Scénario : Mikaël
Dessin : Mikaël
Editeur : Dargaud
Sortie : 07 juin 2019
Genre : Aventure
Paru aux éditions Dargaud, le premier tome de la série Bootblack, scénarisé et dessiné par l’auteur franco-canadien Mikaël est une plongée dans le New-York des années 30. Ayant déjà abordé le thème avec Giant en 2017, Mikaël nous parle cette fois-ci de l’ascension d’un bootblack, un cireur de chaussures.
Fils d’immigrés allemands, né aux États Unis, Al n’a pas dix ans quand, en une nuit, il perd ses parents et son foyer dans un terrible incendie. Tournant le dos à ses origines, il va devoir vivre dans la rue et se prendre en main en devenant Bootblack, un « cireur de chaussures ». Avec son ami Shiny, ils parviennent tant bien que mal à survivre en se serrant les coudes. Six ans plus tard, en 1935, ils font la rencontre de Buster et de l’ambitieux Diddle Joe. Et puis, il y a Maggie, cette fille dont Al est amoureux et dont il souhaite ardemment gagner l’estime.
Le récit présente plusieurs niveaux de lecture. Certains lecteurs pourront y voir l’histoire d’un orphelin qui tente de réaliser le rêve américain et de gravir les échelons de l’ascension sociale, au risque de s’enfoncer dans l’illégalité. D’autres y verront un parallèle intéressant avec l’époque actuelle, post crise de 2018 qui a laissé de nombreuses personnes sur la paille. Ce qui est intéressant à noter et qui est rappelé à de nombreuses reprises dans l’album, est que peu importe la période, 1935 ou 2019, il n’a jamais été bon d’être un migrant pauvre aux Etats-Unis. Il est assez ironique et triste de voir qu’une prétendue nation de migrants a toujours eu du mal à accepter la vague suivante de personnes en quête des mêmes opportunités qu’elle.
Outre le récit qui pourra ravir le plus grand nombre, le lecteur se délectera des vues de New-York présentées par l’auteur, nous rappelant que la ville, malgré ses transformations et rénovations, présente toujours ce style architectural immédiatement identifiable.
Bootblack est un album plaisant à lire. Son scénario classique n’apporte certes pas grand-chose de plus à l’histoire de New-York et au mythe du rêve américain, mais il tiendra les lecteurs en haleine tout au long du récit.