Nous avons eu la chance de parler un peu avec Marco Minnemann, un batteur renommé qui accompagne en ce moment Joe Satriani, le guitar hero pour sa tournée mondiale.
Marco vient de sortir Eeps, son nouvel album solo chez Lazy Bones Records. Nous avons donc été lui poser quelques questions sur ce nouveau disque.
Salut Marco! Merci pour cet interview.
Tout d’abord, peux-tu nous expliquer quand et pourquoi tu as eu cette idée de faire un album solo?
Et bien, comme tu le sais, j’ai toujours écris de la musique. Et quand je sens que tout ce que j’écris peut faire l’objet d’un album, je rassemble toutes ces chansons et j’essaie d’en faire un genre de tableau.
Et cet album avait un but. J’étais en train d’expérimenter de nouveaux sons et j’ai pensé que ce serait cool de montrer cela au public.
Ton nouvel album EEPS m’a surpris pour deux raisons:
Comme beaucoup de fans, je ne m’attendais pas à ce que tu aies d’autres projets en ce moment compte tenu de ton planning très chargé avec la tournée de Joe Satriani.
Comment as-tu donc fais pour trouver le temps de composer et enregistrer tous ces morceaux?
Je trouve toujours un moment pour écrire même lorsque je suis sur la route. Je transporte du matériel d’enregistrement avec moi. Cela est d’autant plus vrai sur la tournée de Satriani. On a beaucoup de temps libre et les voyages sont très confortables. Donc, tu peux passer du temps à composer à ton aise et faire des activités quotidiennes sans problème. C’est la clé. Une tournée bien organisée ne doit pas perturber tes habitudes au quotidien.
La seconde raison de mon étonnement était ton implication dans la réalisation de ce disque. On peut parler ici de « vrai » album solo où tu as tout fait. Comment cela s’est fait? Est-ce que tu joues de tous ces instruments depuis longtemps? Ou alors, as-tu plutôt voulu les essayer et tirer le meilleur de chacun d’eux?
Je joue tous les instruments sur la plupart de mes albums solo. J’ai commencé à apprendre à jouer de l’orgue à l’âge de 5 ans. Puis, je suis passé à la guitare et la batterie quelques années plus tard. Donc, je garde toujours ces instruments comme des amis « utiles » avec moi pour « traduire » mes compositions.
En même temps, avec toutes ces opportunités incroyables pour enregistrer, tu peux finaliser tes chansons sans réserver un studio ou un ingénieur. Tout cela est très compacte et de haute qualité. Je travaille avec un logiciel de Steinberg et une interface Universal Audio. Ce matériel est très facile à utiliser et offre des possibilités incroyables.
Quel était le plus grans défis pour toi sur ce disque?
Je n’ai jamais vu le fait de faire un album comme un défis. Pour moi, faire de la musique est quelque chose d’amusant. Bien entendu, j’essaie de faire de mon mieux. Il y a des étapes obligatoires comme le fait de mixer l’album, avoir le bon son, la pochette. Mais je n’ai pas de délais. Donc, je ne sors un album que lorsque je juge que le résultat est bon.
Où puises-tu ton inspiration?
La plupart des idées qui me viennent tombent du ciel. Je ne m’assied jamais en me disant « mmmh, je veux écrire quelque chose qui ressemble à X, Y ou Z ». Je prend ma guitare ou ma basse ou le clavier et je chipote pour obtenir un riff ou un thème qui m’inspire. Après, j’essaie d’exploiter des idées et de faire de tout cela une structure que je peux exploiter pour faire une chanson.
Pourquoi n’as-tu pas collaboré avec quelqu’un d’autre?
Cela s’explique par le fait que j’écris très vite quand il s’agit de ma musique. Mais je ne renie pas le fait de faire des collaborations. Je le fais déjà avec les Aristocrats et LMR (Levin-Minnemann-Rudess).
Quelle chanson as-tu aimé le plus composer ou jouer?
C’est une question difficile. Je pense que la chanson éponyme (EEPS) a une énergie que j’aime beaucoup. C’est tellement inhabituel et fous. J’ai incorporé des bruits de renvois en utilisant le mot « Eeps ». Parfois, tu ne sais pas quelle chanson fonctionne ou pas. Parfois, une idée que tu penses géniale s’avère être juste bien, sans plus. Il faut donc aller de l’avant. Et parfois, il y a des morceaux comme Eeps ou Live Ghost qui viennent de nul part. Ce n’est aucunement voulu, je laisse juste les choses se faire par elles-mêmes.
Tu es un batteur très apprécié et reconnu. Quelles étaient tes idoles quand tu as commencé à jouer?
Pour ce qui est des batteurs, il y a John Bonham, Simon Phillips, Stewart Copeland, Buddy Rich, Vinnie Calaiuta et bien d’autres.
Pour les guitaristes, Jimmy Page, Brian May, Eddie Van Halen, David Gilmour, Alex Lifeson,… Il y en a beaucoup que j’aime encore écouter aujourd’hui.
Tu as joué avec d’excellents musiciens. Quelle est la collaboration que tu as préféré?
Je suis très fier des Aristocrats, le groupe que j’ai monté avec Guthrie Govan et Bryan Beller. C’est une alchimie merveilleuse et nous partageons beaucoup ensemble.
L’album The Raven que j’ai fais avec Steven Wilson est aussi très chouette. Les shows étaient aussi une bonne expérience.
Puis, il y a Joe Satriani qui n’est pas seulement un super musicien expérimenté. C’est aussi quelqu’un de vraiment bien. Tourner avec lui a été vraiment formidable et ça se passe toujours aussi bien.
Justement, à propos de Satriani, comment cela a commencé?
J’ai reçu un email de lui et de son manager me demandant si j’étais libre pour la tournée de 2013. I m’a dit qu’il voulait essayer quelque chose de neuf et voulait savoir si j’étais intéressé. On a donc commencé à jouer ensemble et ça a fonctionné dès le début. Cela fait deux ans que l’on tourne et c’est toujours aussi fun!
Qu’est-ce que tu préfères chez lui?
Il est très mature et a une ouïe très expérimentée. Et humainement, il est vraiment adorable. C’est très important quand on doit faire une tournée.
Merci de nous avoir accordé un peu de ton temps. A bientôt en tournée!
Merci! A bientôt!