Binti
de Frederike Migom
Famille
Avec Bebel Tshiani et Baloji
Sorti le 3 avril 2019
“J’ai su que j’étais heureux au bruit que mon bonheur a fait en partant” a dit Prévert. Pourtant… Pourtant, le bonheur n’est jamais très loin, il est à portée de main, funambule sur un fil qui tremble. C’est de ce bonheur à saisir que nous parle Binti, dans un film de production flamande aux allures de Juno.
Binti est une jeune fille d’une dizaine d’années qui rêve de devenir blogueuse comme son idole Tatyana. Elle vit avec son père Jovial, poète congolais, à Bruxelles, dans un squat qui abrite beaucoup de sans-papiers comme eux. A quelques kilomètres de là, Élias, fervent protecteur des okapis du haut de ses 11 ans, vit une aventure bien différente avec sa mère, Christine, créatrice dans le monde de la mode. Malgré leurs vies radicalement opposées, les deux enfants vont se rencontrer dans un bois, alors que Binti fuit la police et Élias le nouveau compagnon de sa mère. Ils vont unir leurs forces pour sauver les derniers okapis du Congo. Mais Binti ne fait pas cela simplement pour gagner la confiance d’Élias, elle a d’autres projets bien plus grands derrière la tête…
D’abord visuellement, le film surprend. Il est d’une netteté époustouflante. Le jeu des couleurs illustre aussi parfaitement l’arrivée de Binti, toujours de rose vêtue, et de son père, dans le monde plus sobre, classique, d’Élias et Christine. C’est lumineux. Ce travail de couleurs illustre visuellement les apports de l’immigration, soulignant la morale assez enfantine mais pourtant tellement belle du film : le monde est tellement plus beau lorsque nous sommes tous unis.
Petite production peut-être et pourtant de grands résultats : un film digne de Juno, avec un jeu d’acteurs tout à fait honorable pour une comédie du genre. Binti, c’est un concentré de bonheur, un véritable rayon de soleil sous la drache belge.