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    Les Tribulations d’Arthur Mineur, un mariage à éviter à tout prix

    titre : Les Tribulations d’Arthur Mineur
    auteur : Andrew Sean Greer
    édition : Jacqueline Chambon/Actes Sud
    sortie : 1er janvier 2019
    genre : roman

    Sur le point de souffler ses cinquante bougies, Arthur Mineur, un écrivain californien qu’on pourrait qualifier de raté, refuse de se rendre aux noces de son ex-amant. Encore trop épris de celui-ci, après avoir passé près d’une décennie à ses côtés, il décide d’accepter diverses propositions aux quatre coins du monde ; des offres parfois farfelues reçues à peu près au même moment que le maudit carton d’invitation de mariage de son ex. Pour Arthur Mineur, ce tour du monde à des fins plus ou moins professionnelles a tout d’une porte de sortie honorable : il lui permet de ne pas rester sur un sentiment d’échec tout en évitant la lâcheté qu’aurait causée un refus sans bonne excuse. D’aventures en mésaventures, il assistera à des conférences et à des salons littéraires, il donnera cours à Berlin dans un allemand très approximatif, il affrontera une tempête de sable au Sahara et se consacrera à l’écriture de son nouveau roman dans une résidence littéraire bien singulière en Inde. Entre New-York et Turin en passant par Berlin, Mexico et Paris – pour un intermède romantique – tout en n’oubliant pas le Maroc, l’Inde et le Japon, son périple ne se passera pas tout à fait comme prévu.

    Riches en rebondissements, le roman Les Tribulations d’Arthur Mineur n’en est pas pour autant une version masculine de Bridget Jones comme l’indiquait pourtant la quatrième de couverture. Si le personnage principal – sorte de doux rêveur un peu naïf – est très attachant, ses errements sont souvent empreints de mélancolie et de désespoir, ce qui confère au roman une teinte sombre. Car il faut bien le dire : sur fond de crise existentielle, l’histoire d’Arthur Mineur ressemble à s’y méprendre à une fuite en avant plutôt désespérée. Heureusement, Andrew Sean Greer sait manier l’humour d’une plume ironique si bien que les aventures tragicomiques de son anti-héros nous font passer dans l’ensemble un agréable moment.

    Déjà salué par les critiques pour L’Histoire d’un mariage, l’auteur américain peut se targuer d’avoir reçu, avec Les Tribulations d’Arthur Mineur, l’un des plus grands prix littéraires : le Pulitzer. Chose plutôt rarissime pour une comédie douce-amère.

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