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    Djinn, l’intégrale du cycle indien

    Scénario : Jean Dufaux
    Dessin : Ana Mirallès
    Éditions : Dargaud
    Sortie : 07 décembre 2018
    Genre : Action / Aventure

    Djinn est une série débutée en 2001, scénarisée par Jean Dufaux et dont les dessins et la mise en couleur sont réalisés par Ana Mirallès. Elle s’étire sur trois cycles, le cycle ottoman, le cycle africain et le cycle indien, qui fait l’objet de la présente intégrale. Dans ce cycle indien, nous retrouvons Jade, la djinn, et le couple Nelson, Harold et Miranda. Dans la chronologie de la série, l’histoire se déroule avant les événements du cycle africain et vient compléter les histoires parallèles de Jade et de Kim Nelson, sa petite fille, dans le cycle ottoman.

    1920, l’Inde est encore sous domination britannique et Ghandi appelle le peuple à une grande action de désobéissance civile, une des premières, pour l’indépendance. Tandis que les soulèvements se préparent et que les jeux de pouvoir se décident, dans le pavillon des plaisirs, dans l’enceinte du palais d’Eschnapur, d’autres jeux de pouvoirs sont à l’œuvre et d’autres soulèvements sont à prévoir. Jade, Djinn favorite du sultan, amante de Lord Nelson et de sa femme, se voit confier l’éducation amoureuse de la promise du maharadjah, fille d’un révolutionnaire opposé à la domination anglaise.

    Dans Djinn, la guerre et le pouvoir se mêlent intimement aux intrigues sensuelles et érotiques. Et une bataille peut se gagner plus aisément et sûrement avec un corps lascif qu’avec un fusil, la femme devenant un instrument acéré sur lequel viennent se jeter et mourir point trop glorieusement les hommes qui succombent à son charme.

    Jean Dufaux baigne son scénario dans une Inde chaude où résonnent les clochettes du désir et les trompettes de la révolution et Ana Mirallès honore l’histoire avec beaucoup de finesse dans les dessins. Cependant, le scénario est moins riche que celui du cycle ottoman et du cycle africain, moins essentiel en quelque sorte et plus terre à terre. Alors qu’en Turquie et en Afrique, les dieux et les esprits dansaient, faisant chavirer les humains, en Inde, ils semblent se tapir dans les recoins calfeutrés du palais, lassés du jeu des hommes. Mais il reste quand même une fragrance de légende, celle de Jade, l’éternelle, l’esprit de feu qui marque les époques, les hommes, les femmes et les lecteurs, de son charme.

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